samedi 26 janvier 2008

Le Joker ne rit plus

La mort de l'acteur Heath Ledger arrive en grande suprise cette semaine. Il interprète le rôle du Joker dans le nouveau Batman intitulé THE DARK KNIGHT, toujours mis en scène par Christopher Nolan. La franchise ayant repris vie avec le superbe BATMAN BEGINS, c'est prometteur (avec Christian Bale à nouveau dans le rôle du milliardaire vengeur). Tout est terminé pour le film, mais la campagne de promotion venant de débuter pour ce projet prend un ton incroyablement morbide depuis l'annonce de la mort de Ledger. On risque de tout enlever, ce qui est compréhensible, mais c'est également bien dommage à la vue des superbes affiches. Jetez-y un oeil et vous y verrez la morbidité...

Et, en ce moment, Terry Gilliam doit sacrer sans bon sens..........

mercredi 23 janvier 2008

THE DESCENT

Un film que tout monde a vu maintenant (j'espère), mais une vieille critique qui traîne alors allons-y ! Ouais, ça contient quelques petits spoilers, chose rare chez moi...

Après un évenement tragique, une femme et cinq de ses amies décident de se retrouver pour partir à la recherche de nouvelles sensations fortes, comme elles le faisaient auparavant avec diverses activités de sport extrême. L’aventure, cette fois : l’exploration d’une caverne profonde et mystérieuse au beau milieu d’une forêt. Malheureusement pour elles, une fois leur chemin avancé, un éboulement se produit et les laisse prisionnières dans cette tombe souterraine. Elles décident d’aller plus profondément en quête d’une issue possible d’un autre côté. Seulement, quelque chose semble se cacher dans les coins sombres avec elles, et rien ne peut les préparer à une telle rencontre. Nos jeunes femmes découvriront beaucoup plus que de simples sensations fortes, la terreur prenant place à l’intérieur de chacune d’elles et avec raison…


Magnifique ! Avec un départ fracassant, Neil Marshall nous guide dès le début dans une œuvre concoctée pour abolir les nerfs du spectateur, et ce, en ne tombant jamais dans la gratuité ou la facilité. On prend bien le temps d’établir les personnages qui deviennent rapidement sympathiques et bien construits avec des nuances réussies de chacune des actrices, ce qui accentue le naturel du traitement. Avant la descente dans la grotte, nous avons déjà eu droit à des moments inventifs de frousse, en ne tombant jamais dans les « jump-scares » bidons. Ceux-ci sont si présents dans tout film d’horreur se la jouant facile : en attaquant l’ouïe du spectateur avec une trame sonore orchestrale pompeuse. Le niveau de terreur est conservé tout le film durant et demeure surprenant plus le métrage avance, avec l’augmentation du climat de menace présent dans la caverne.

Extrêmement bien rendue, l’ambiance engouffrante du lieu inexploré demeure viscérale, et ce, à travers le développement de deux formes de terreur : la réaliste et la fantastique. Dans la première partie du film, Marshall travaille la montée de la peur réelle avec tout ce que peut engendrer la visite d’une grotte : peur du noir, lieu inconnu et dangereux, désorientation, hallucinations et surtout claustrophobie. Jamais un film ne m’a autant effrayé avec la visite d’un lieu clos, recréant en moi un niveau intolérable d’étouffement me poussant à me demander si j’étais claustrophobe ou non. Tout de même un accomplissement s’il en est.

Ensuite, avec le climat d’oppression serrant la vis, on nous prépare à la découverte de ce qui se cache dans les coins sombres : des êtres lugubures. Cet angle, amené tout de même tardivement dans le métrage, ne ternit pas l’ambiance créée. On nous envoie plutôt sur une route différente, où la survie de nos protagonistes se voit encore plus mise en jeu et devra forcément évoluer vers le sauvage, voire le brutal.

La mise en scène calculée et maîtrisée donne un air somptueux au film avec sa musique dans le ton, qui n’en met jamais trop, ce qui demeure l’erreur de plusieurs métrages du genre, préférant l’étouffement facile de la bande sonore par des compositions à numéro. La photographie travaillée s’ajuste en conséquence et s’en tient au niveau grandiose du reste de l’entreprise, tout en expérimentant avec l’aspect sombre. Si éclairage il y a, on utilise les méthodes de luminosité possible dans une grotte, variant les couleurs (rouge, orangé, vert) superbement. En bref, vous l’aurez compris, le film est brillant, magistral et terrifiant. À voir absolument !


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Voilà maintenant que le nouveau film de Neil Marshall se ramène. La prémisse annonçait un film sombre et prometteur, mais la bande-annonce n'est pas ce qu'il y a de plus convaincant.... Un mélange d'ESCAPE FROM NEW YORK et MAD MAX avec one-liners à l'appui, ça rend le projet moins captivant. Enfin, on va se fier à Marshall et on verra ce que ça donnera. Découvrez la bande-annonce ici.

mardi 15 janvier 2008

dimanche 13 janvier 2008

ZODIAC: Director's cut

David Fincher et son ZODIAC. L'avez-vous vu ? Si la réponse est dans la négative, courez le voir (oui, oui) ! Je suis repris d'enthousiasme pour le film en le revoyant cette semaine dans la version du réalisateur qui, à vrai dire, ne comporte pas d'énormes changements, mais raffine plutôt un film inoubliable et maîtrisé. Si vous désirez connaître les quelques différences entre les versions, cliquez ici (il y a des spoilers). Je n'ai pas encore eu la chance de parcourir les nombreux documentaires sur le sujet accompagnant cette version du film en DVD, mais pour une fois, j'ai une grand envie de découvrir ces suppléments qui ne sont pas que des archives promotionnelles ennuyantes. Ce qui me rappelle que je n'ai pas encore fait le tour de la récente ré-édition de BLADE RUNNER, elle aussi étant garnie d'extras intéressants. Bah, le temps file....

J'ai cependant remis la main sur une bonne vieille VHS cachant sous son plastique THE ZODIAK KILLER (oui, avec un K le Zodiac dans ce cas, ho ho. KK). Datant de 1971 (de Tom Hanson), ce film torché rapidement laisse un drôle de goût en bouche, étant tourné si peu de temps après les événements. Bien sûr, c'est mal joué, mal foutu et digne du cinéma d'exploitation, mais son mandat premier se veut un avertissement pour les gens de l'époque. Bravo. On tente de foutre la paranïoa dans la ville avec un dude portant une perruque ridicule et un nez en plastique ! Le tout débute avec une note de Paul Avery (joué par Robert Downey, Jr. dans la version de Fincher), journaliste du San Francisco Chronicle, ayant également agit comme consultant pour le film. Son mot de bienvenue vaut son pesant d'or... Le voici:

« The motion picture you are about to see was conceived in June 1970. Its goal is not to win commerical awards but to create an " awareness of a present danger". Zodiac is based on actual facts. If some of the scenes, dialogue, and letters seem strange and unreal, remember - they happened. My life was threatened on Oct. 28, 1970 by Zodiac. His victims have received no warnings. They were unsuspecting people like you ---
Paul Avery, Reporter
San Francisco Chronicle »

Au cours du récit simplet, on nous montre le repère du Zodiac ressemblant étrangement à celui de Fuad Ramses dans BLOOD FEAST de Herschell Gordon Lewis. Dans le coin secret de notre postier-tueur beau bonhomme, de magnifiques draps rouges arpentent les murs avec des chandelles un peu partout et lui de faire des incantations sataniques vêtu d'une tunique noire. Ouais, bon, pour les faits précis, on repassera bien sûr... Sa présentation est d'ailleurs fabuleuse: on voit une jeune dame heureuse marchant sur le trottoir lors d'un après-midi ensoleillé, disant de jolis bonjours à des enfants. Tout à coup, marchant en sens contraire, notre perruqué au nez en plastique lui saute dessus pour la poignarder. Bam... Bam... Bam... Le sang coule et fait la croix du Zodiac dans les craques du trottoir.... Générique de début.

Dire que dans un lot similaire, j'ai deux films d'Uli Lommel trainant quelque part ici: c'est épeurant. Le traitement doit être magnifique. Un de ces deux métrages a au moins un bon élément en sa faveur: David Hess est de la partie. Déjà ça de gagné, mais vu les projets horriblement emmerdants de Lommel dans les dernières années (incluant sa série de films sur des tueurs, euh, en série commandée par Lions Gate), je crois que je vais faire appel à un ami rarement utilisé: le fast-forward. Le jour viendra.... Pour le moment je vous laisse sur un court texte, à propos du génial ZODIAC de Fincher, que j'avais écrit pour une revue lors de sa sortie au cinéma. Voilà. À bientôt !

« Cinq ans après la sortie de PANIC ROOM, David Fincher revient enfin sur le grand écran avec un nouveau projet. L’attente en valait-elle la peine ?! Aucune hésitation de ce côté : oui. Pour une fois, les attentes sont comblées avec une élégance magistrale. Fincher s’attaque au cas du Zodiac, un tueur en série ayant sévi principalement vers la fin des années 60 jusqu’au début des années 70 à San Francisco et dans ses environs. Adapté des deux bouquins à succès de Robert Graysmith, le film suit l’enquête qui dura plusieurs années, ce fameux Zodiac demeurant un tueur évasif, tout en provoquant l’œil public. En effet, il envoyait des lettres aux plus gros journaux, à la suite de ses meurtres cruels dont il décrivait les détails de sang-froid, formulant des demandes en y ajoutant des menaces et des messages codés. Graysmith bossait à l’époque à l’un de ces journaux (en tant que caricaturiste pour le San Francisco Chronicle) et il vécut donc ces événements de près. Devenu obsédé par le cas, il fouina partout pour démasquer la personne derrière ces crimes après l’abandon des policiers, et ainsi, entama sa propre enquête sur le sujet.


Fincher a pris la sage décision de privilégier une mise en scène sobre. S’il aime souvent l’excès, il laisse cette fois le récit passionnant se développer avec une brochette d’acteurs talentueux. Certains critiquent la trop longue durée du métrage, mais on ne peut nier son intensité : j’en étais rivé à mon siège pendant le déroulement complet de l’oeuvre. Il ne s’agit pas ici d’une biographie de ce tueur en série, mais plutôt du développement de l’affaire, ainsi qu’un portrait des nombreuses personnes attachantes mêlées au cas. Voilà donc un fabuleux compagnon au bijou de Spike Lee, SUMMER OF SAM, proposant de son côté les événements entourant le cas de David Berkowitz, à la fin des années 70. »

dimanche 6 janvier 2008

THE BLACK BELLY OF THE TARANTULA

(La tarantola dal ventre nero)
[1971, Paolo Cavara]


Beau petit giallo que voilà. On y raconte l’histoire d’un enquêteur incertain de sa profession devant trouver le coupable de quelques meurtres sordides accomplis à l’aide d’une aiguille d’acuponcture. Le hic : cette aiguille plantée à la base de la nuque immobilise complètement les victimes, mais les laisse consciente lors de l’étape suivante de notre silhouette gantée favorite – poignarder les jeunes dames dans l’estomac. Urgh.


La photographie est superbe, les actrices tout autant, on a pas lésiné sur les gros noms : Barbara Bouchet, Claudine Auger, Barbara Bach, Stefania Sandrelli, Rosella Falk et cie. Giancarlo Giannini est notre enquêteur non-motivé parcourant les restes de ces scènes morbides, se trouvant toujours un pas derrière le meurtrier mystérieux. Comme souvent dans les giallos, la révélation finale est un peu décevante et/ou facile, mais avec tout ce que nous avons pu découvrir auparavant, il est très difficile de bouder son plaisir.

Le tout baigne d'une superbe trame sonore d’Ennio Morricone qui ajoute une bonne dose de charme à ce divertissement fort réjouissant. Si vous désirez découvrir cette bande sonore sans les images, suivez ce lien vers le Morricone Lover.