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dimanche 12 juillet 2009

Fantasia 2009 - Jour 3

Ouf ! La pluie torrentielle veut empêcher la route vers le premier film de ma journée. Tentant la chose tout de même, je me retrouve imbibé d'eau en moins de deux, croyant à une baignade plutôt qu'une promenade. Damn ! On fait donc une croix sur INFESTATION (2009, Kyle Rankin) et on espère que le temps se calmera avant le prochain film. Quoique, vu que c'est le plus récent film de Sion Sono et l'un de ceux que j'attendais le plus cette année, je braverai bien la méchante température d'une façon ou d'une autre. Je suis chanceux, le soleil se ramène quand l'heure sonne pour partir. Woo !

LOVE EXPOSURE (2008) de Sion Sono.

Que dire ? Une odyssée jouissive de quatre heures. Rien de moins. Sono revient donc en force avec un chef d'oeuvre captivant, inventif, magistral et tout simplement impressionnant à tous les niveaux. Je n'aurais pas cru aimer autant, mais c'est maintenant la deuxième fois que Sono m'ébranle sous tout points (la première fut le choc SUICIDE CLUB en 2003). Il est très difficile de parler de cet opus tellement le voyage est rempli d'un bout à l'autre, allant dans tous les sens sans perdre le fil du récit, ni même une seule minute. La première partie a un rythme d'enfer, ne s'arrêtant pratiquemment jamais sans qu'on ne soit pour autant perdu dans ce délire impressionnant. Le film est divisé en quelques chapitres, mais il est bien vrai que c'est impossible d'insérer une intermission sans interrompre grandement le rythme, chose difficile à croire si on a pas vu l'oeuvre en question. On semble avoir choisi un emplacement puisque le film sort en DVD au Japon à la fin du mois dans une édition de trois disques (dont deux pour le film).

De découvrir cette oeuvre sans interruption sur le grand écran est une envolée épique où la durée donne encore plus de portée aux sentiments éprouvés par le public, vu tous les événements du récit aussi rocambolesques soient-ils. On se retrouve avec la sensation de sortir changé d'un tel visionnement, ayant été transporté dans un autre monde pendant si longtemps sans faire place à l'ennui, le tout bouillonnant d'idées et de surprises qui ne laissent pas indemne avec son lot de substance à l'appui. Tenter d'identifier le genre dans lequel le métrage s'inscrit est également peine perdue, mais le tout repose sur une histoire d'amour, aussi folle soit-elle.

Un film phénoménal qui mérite ses commentaires élogieux et qui, bien sûr, est mon favori du festival jusqu'à maintenant. Je ne crois pas qu'il laissera sa place d'ici la fin des festivités. Magnifique et vivement recommandé !

Prochaine fois: LALAPIPO, GRACE et SPARE.

mercredi 18 juillet 2007

Fantasia - Day 6 - Mardi


Départ brutal aujourd’hui avec DOG BITE DOG (2006) de Pou-Soi Cheang, film de Hong Kong boostant l’intensité au maximum, frappant durement et férocement autant sur l’écran que sur l’esprit du spectateur ébahi. Cette intensité féroce se réduit de temps à autres, particulièrement à la mi-chemin, pour revenir de plus belle par la suite. À chaque occasion qui se présente, on se dirige sans hésiter vers le brutal que ce soit une prise d’otages ou quelconque événement dangereux. Le portrait en devient lourd et malsain. Cependant quelques moments nous envoient dans le mélo comme à l’habitude dans le cinéma de Hong Kong, parfois poussant le bouchon un peu loin dans un symbolisme qui n’a pas sa place dans le chemin déjà établi par le film. Malgré cela, on n’en tient pas rigueur tellement le film frappe sauvagement et magnifiquement. Ceci n’est pas un divertissement léger.

On continue la journée avec EXTE : HAIR EXTENSIONS (2007) de Sion Sono, toujours présent pour la chose. Il s’agit ici d’un film « commercial » et plus accessible pour Sono, mais il réussi bien certainement à y ajouter sa gamme de personnages et situations loufoques et intenses comme à son habitude. Ce n’est pas son meilleur film, mais on sent son amusement à démembrer les éléments maintenant tant connu des J-Horror tout en gardant un sérieux, contrairement au ONE MISSED CALL de Takashi Miike qui prenait un ton parodique savoureux et terrifiant en même temps. Plusieurs séquences sont d’une efficacité certaine, particulièrement les flashbacks explicatifs et on déguste tranquillement ses idées originales pour revirer l’habituel en un délire Sonien.

On enchaine ensuite avec RIGHT AT YOUR DOOR (2006) de Chris Gorak, oeuvre sur les peurs et dangers en se concentrant sur quelques personages attachants avec compassion. De cette façon, on rend bien certainement la peur universelle malgré son ancrage dans les troubles américains. Le film ne perd pas une minute dès son départ pour établir rapidement la situation affolante affligeant Los Angeles : des bombes ont sauté au centre-ville et elles contiennent un gaz toxique et possiblement mortel, se propageant rapidement dans l’air. Il faut s’enfermer chez soi et dépendre des quelques infos disponibles.

Les premiers instants de folie du film ne colle pas vraiment, l’intensité n’est pas contagieuse, mais on se laisse rapidement prendre par la suite et on reste sur le qui-vive jusqu’aux dernières secondes. Une belle réussite.

Place aux prochains : KM 31, BIG BANG LOVE : JUVENILE A et THE TRIPPER.

samedi 14 juillet 2007

Fantasia - Day 5 - Lundi

Annulation de mon visionnement de YOUR MOMMY KILLS ANIMALS, le temps manque. On se reprendra, il a été acheté pour distribution, déjà ça de bien. Alors la journée commence avec WOMAN TRANSFORMATION (2006) de Tôru Kamei, réalisateur de DOUBLE SUICIDE ELEGY que je n’ai malheureusement toujours pas vu. Cette nouvelle œuvre donne envie. On nous raconte trois histoires où différentes jeunes femmes souffrent de changements physiologiques inhabituels et dérangeants. Ces transformations augmentent le sentiment de malaise et d’isolement de nos protagonistes, les obligeant à se départir des autres qui, bien certainement, n’offrent aucune sympathie, encore moins de l’aide.

Dans le premier récit, on nous présente une jeune fille souffrant de malaise dans le cou, ayant des os de serpent… Dans le deuxième, une autre jeune femme particulièrement obsessive envers ses ongles, se retrouve à les voir pousser à une vitesse incroyable. À chaque nuit, ils poussent d’environ 3cm de plus qu’à l’habituel, ce qui devient rapidement embarassant et difficile à vivre. La coupe devient impossible tout d'abord d’un côté pratique, mais aussi vu le mal que cela apporte, étant maintenant des extensions de son corps. Dans le troisième volet, c’est le tour d’une jeune fille de souffrir de changements tranquillement, débutant par les oreilles et continuant par les yeux et la perte de cheveux.


Les trois histoires demeurent intéressantes avec la première étant la plus longue à démarrer. La deuxième reste ma préférée avec son personnage principal attachant et mieux devéloppé. L’agencement des sketchs est fabuleusement réussi. On nous présente brièvement les protagonistes des différentes histoires à travers la première partie, avant même de savoir qu’ils seront les prochaines « victimes ». Cette démarche élimine les nouveaux départs parfois agaçants des films de ce genre, notre curiosité étant déjà piquée. On clôt le film de la même façon que l’ouverture : avec une brigadière qui embrasse sa transformation, le tout sur un ton humoristique. Un bon visionnement.

La projection suivante fut HAZARD (2005) de Sion Sono. Un film que le cinéaste a tourné il y a cinq ans, mais qui a souffert de nombreux problèmes retardant sa sortie. Sono, présent pour l’occasion, affirmait être maintenant très détaché de ce projet artistiquement malgré son évident attachement personnel au résultat. Probablement qu’il se sent plus à l’aise avec le monde surréaliste et visionnaire qu’il a créé par la suite, opposant la réalité de cette œuvre urbaine et rebelle.


On se retrouve avec une étude personnages plutôt qu’un vrai récit, personnages parfois agaçants, se promenant d’un bout à l’autre comme le film. On suit l’isolement et la solitude d’un japonais décidant de partir pour New York pour enfin vivre et se découvrir. Il y fera de mauvaises rencontres, tout comme des bonnes qui le changeront à jamais, lui permettant le développement qu’il désirait tant. Le tout est tourné avec un minuscule budget, choisissant de se dérouler au New York du début des années 90 alors que la ville était encore plus dangeureuse et au moment auquel les événements partiellement réels se seraient déroulés.

On ressent le développement d’un réalisateur qui allait exceller dans la défiance des normes cinématographiques plutôt que de vouloir simplement s’attaquer à la narration et à son public de façon plus frontale. Un film de réveil, de recherche de soi pour le personnage principal, mais le lien est facilement appliquable au cinéaste lui-même.
Un petit oubli dans les journées déjà décrites: avant la projection de FLIGHT OF THE LIVING DEAD, il y avait un court métrage intitulé THE FIFTH (2007) de Ryan A. Levin. Court bien amusant où cinq amis se rencontrent pour une partie de poker. L'un d'eux étant un tueur en série (Robert E. Beckwith, l'avocat dans la série SCRUBS) trimbalant du boulot avec lui, ça n'est pas fort plaisant pour le nouveau... Hilarant.
Prochain arrêt: DOG BITE DOG, EXTE: HAIR EXTENSIONS (le nouveau Sono) et RIGHT AT YOUR DOOR.