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samedi 4 juillet 2009

Fantasia 2007 - Jour 19

On termine le festival en grand avec un film d'un des mes cinéastes favoris, RETRIBUTION (2006) de Kiyoshi Kurosawa. J'en sors définitivement conquis, flottant sur un nuage particulier que seul Kurosawa sait créer, mélangeant fantastique, réalité et mise en scène sublime, s'amusant également avec les normes du genre par la même occasion. Une belle fin à un festival bien rempli.

Mon bulletin de vote pour le prix du public:

Meilleur Film Asie: SUN SCARRED de Takashi Miike
Meilleur Film International: LA NUIT DES HORLOGES de Jean Rollin
Film le plus innovateur: BIG BANG LOVE: JUVENILE A de Takashi Miike (décidément...)
Meilleur documentaire: GHOSTS OF CITÉ SOLEIL d'Asger Leth
Meilleur court métrage: ELLIE de Matthew Garrett

Et vous ?

Fantasia 2007 - Jour 18

On coupe dans les sélections de films et on se décide vers THE WORLD SINKS EXCEPT JAPAN (2006, Minoru Kawasaki), marrante attaque politique du moment. Un coup tout installé, le rythme en prend une baffe et étire son récit, mais au moins, on poursuit son délire dans le politiquement incorrect. On pointe assez fortement du doigt les États-Unis en particulier, mais on se moque de pas mal tout et tout le monde... Pas nécessairement mémorable, mais pas déplaisant non plus.

Prochaine fois: RETRIBUTION.

vendredi 3 juillet 2009

Fantasia 2007 - Jour 17

La journée commence avec un documentaire bien intéressant sur Takashi Miike, ELECTRIC YAKUZA, GO TO HELL ! (2003) d'Yves Montmayeur. On repère plusieurs informations déjà bien connues des admirateurs de Miike, mais plus on avance, plus Miike partage ses pensées avec moins de gêne et plus de passion. Un cinéaste qui évolue constamment et dont il fait bon d'entendre du nouveau.

Dans le même programme, on nous présente SUN SCARRED (2006) de Takashi Miike et voilà pour moi la surprise du festival ! Magnifique, mature, sobre et sans excès, Miike crée un climat angoissant où son protagoniste (Sho Aikawa, un habitué du cinéma de Miike) est impuissant devant tous les malheurs qui se pointent dans son chemin. Tourné en vidéo avec un petit budget, on nous renverse par son sujet et son traitement radical où la lourdeur des événements arrive même à retirer les couleurs du film pour le laisser errer en noir et blanc. Déchirant et essentiel, une perle dans la longue filmographie du cinéaste.

Décidément, c'est une bonne journeé: on continue avec A DIRTY CARNIVAL (2006, Ha Yu), un superbe film de gangsters parcourant toutes les normes du genre en les renouvellant de façon jouissive. On réussit l'exploit de rendre un récit connu passionnant tout en présentant quelques scènes d'action à couper le souffle. Des personnages attachants et une mise en scène qui n'ennuie jamais malgré la longue durée achèvent ce fabuleux portrait de gangsters.

Et on termine par le nouveau film de Shinya Tsukamoto, NIGHTMARE DETECTIVE (2006). Nous avons droit à une attaque sensorielle extraordinaire en première partie, comme seul sait le faire Tsukamoto, autant au niveau visuel que sonore, avec les agressions mystérieuses et féroces sur différents étrangers. Terriblement efficace avec une caméra pas gênée du tout de bouger. Tsukamoto développe ses thèmes habituels dans un climat déprimant où le suicide et la mort règnent avec un sentiment angoissant parcourant le projet. Le gros point négatif est l'interprète principale (Hitomi, une chanteuse dans son premier rôle) qui titube dans un rôle important. La deuxième partie du film est également moins démente que son départ, mais on poursuit l'exploration d'éléments interressants dans le monde du fantastique et des cauchemars avec un bon traitement efficace. Pas le meilleur de Tsukamoto, mais un film plus accessible démontrant ses thèmes sous un oeil différent et qui impressonne malgré tout.

Prochaine fois: THE WORLD SINKS EXCEPT JAPAN.

Fantasia 2007 - Jour 16

AL FINAL DEL ESPECTRO (2006, Juan Felipe Orozco) nous gratifie d'un visuel superbe avec sa photographie intense et magnifique, baignante d'ambiance. Le film ne révolutionne rien au niveau du récit, mais demeure hypnotisant et captivant par son climat envoûtant. L'appartement superbe où le tout se déroule se prête fabuleusement à l'image et la photo à faire baver revient de plus belle lors des séquences dans la salle de bain (l'affiche renvoyant à ces scènes). On ne tente pas d'en faire trop et musicalement, c'est largement ambiant avec quelques dérives vers le pompeux sans trop alourdir. Un huis-clos bien senti avec quelques moments frissonnants de qualité, on demeure conquis par son atmosphère. Je veux déjà le revoir... Mais il semblerait qu'un remake se pointe avant la sortie de l'original dans nos contrées.

Un documentaire bien mené, ZOO (2007, Robinson Devor) demeure intéressant par son sujet hors du commun. Dans les premiers instants, l'incertitude se présente vu la technique qui peut être un peu trop artsy et flatteur, en plus de reconstructions d'événements, mais heureusement, ça fonctionne, sans doute aidé par le ton juste et bien construit. Un cas sordide exploré avec brio.

On change de cap avec THE DEVIL DARED ME TO (2007, Chris Stapp), une comédie amusante, hilarante et délirante qui s'essoufle malheureusement. Ce n'est pas mauvais pour autant, seulement, après un départ enlevant, ça se métamorphose en comédie où les blagues diminuent grandement et on freine le rythme pour installer un récit aux motifs évidents. Quand même fun et les deux concepteurs du projet ont donné un Q&A dément avec cascades à l'appui.

Avant le film suivant, on nous propose un court métrage, CRITICIZED (2006, Richard Gale), qui tape quand on ne s'y attend pas. Départ humoristique à l'habituel, mais le tout vire à 180° pour devenir intense et attrapper par les couilles ! Une surprise sombre, loin de la légèreté, qui frappe dans l'mille.

On entame ensuite le remake de THE WIZARD OF GORE (2007, Jeremy Kasten), mon favori des Herschell Gordon Lewis, un film dément qui fonctionne à merveille. Avec cette nouvelle mouture, on démarre amusé, mais on se lasse rapidement. Crispin Glover est Crispin (et seulement présent lors des séances over-the-top) et toutes les bonnes idées originales de la version de Lewis sont laissées de côté pour rendre le tout habituel et ennuyeux. La mise en scène est horrible et mal foutue et il semblerait que les cadrages à 45° sont les seuls savoir-faire pour mettre un peu de vie. De gros décors mal décorés donnant une allure encore plus cheap au résultat. Parfois, le cheap peut ajouter un charme, mais cette fois-ci: rien, seulement de la laideur accrûe. La fatigue me rattrappe durant la dernière partie et je ne manque pas grand chose, les punchs étant sans intérêt et dans le ton du film: ennuyeux et vide. Une perte de temps !

Prochaine fois: ELECTRIC YAKUZA, GO TO HELL !, SUN SCARRED, A DIRTY CARNIVAL et NIGHTMARE DETECTIVE.

Fantasia 2007 - Jour 15

Journée de malaise avec un double programme dérangeant. ELLIE (2006, Matthew Garrett) est un court métrage fort réussi avec du matériel extrêmement difficile bien traité, minimisant le dévoilement, laissant place à l'intelligence du spectateur pour lier les points. Darcy Miller étonne dans son interprétation phénoménale d'une jeune adolescente de banlieue au vécu loin de l'émerveillement. Un film choquant, réaliste et pratiquemment statique dans sa technique, demeurant captivant avec ses thèmes encore plus difficiles à prendre vu l'intensité du projet. [ce court métrage fait maintenant partie de MORRIS COUNTY (2009), long métrage de Matthew Garrett]

Pour poursuivre la thématique de malaise, on continue avec la première mondiale de THE GIRL NEXT DOOR (2007) de Gregory Wilson, deuxième adaptation de Jack Ketchum (la première étant l'excellent THE LOST de Chris Sivertson). On plonge dans l'exploration d'un récit terriblement dérangeant et malheureusement en grande partie véridique. Intense et brutal, ce projet arrive pendant la vague de « torture-porn » (terme détestable selon moi) mais se démarque par son dévoilement sans les démonstrations extrêmes de torture, guidant le public suffisamment pour bien ressentir le tout. Les interprètes sont tous superbes, avec une mention spéciale pour Blanche Baker, foudroyante dans son rôle de tante Ruth, maîtresse des diaboliques événements. Cependant, la trame musicale est peut-être trop appuyée, le film ne le demandant pas, étant déjà intense sans ce guide sonore diminuant l'intensité du moment, effet contraire de l'effet voulu. La mise en scène demeure sobre avec un look pratiquemment télévisuel, rendant les événements encore plus surprenants lorsqu'on détourne vers le côté sombre. Le film me donne encore plus envie de lire le roman de Jack Ketchum, bouquin que je laisse traîner sur mes tablettes depuis beaucoup trop longtemps, sans aucune raison. Il est bien temps...

Prochaine fois: AL FINAL DEL ESPECTRO, ZOO, THE DEVIL DARED ME TO et le remake de THE WIZARD OF GORE.

jeudi 2 juillet 2009

Fantasia 2007 - Jour 14

On revient en forme et on reçoit une baffe par un morceau de taille: EXILED (2006) de Johnnie To ! Une réussite complète et un des meilleurs du festival jusqu'à maintenant. On plonge dans un divertissement intelligent à la mise en scène incroyablement maîtrisée et restreinte. La musique, le montage , la photo, les fabuleux acteurs: tout colle. Magnifique ! À voir.

On enchaine ensuite avec URO (2006, Stefan Faldbakken), un drame urbain tournant autour du milieu des narcotiques. On peut sentir un vent d'influence des PUSHER de Nicolas Winding Refn, mais outre des petites références amusantes ici et là, nous avons affaire à un monstre différent. De faire la comparaison aux PUSHER est également injuste, montant les espérances à des niveaux pratiquemment inatteignables. On a droit à une oeuvre sobre et réaliste avec de bons interprètes et un récit qui ne laisse pas le temps de souffler. En effet, les événements s'enchainent à un rythme effréné, le tout culminant en une situation hors du contrôle du protagoniste, ayant de bonnes intentions de départ, mais son enthousiasme et sa verve de jeune débutant le guident trop rapidement sans réflexion. Il désire des résultats rapidement, miroir de notre génération, mais dans un milieu qui est tout sauf simple. Une belle réussite.

mercredi 1 juillet 2009

Fantasia 2007 - Jour 13

Eh ben paf.... Fallait tomber un moment donné. Entrevues, retour au travail, course partout, épuisement complet, trop d'émotions en si peu de temps. On se remet tranquillement et on laisse tomber THE RUG COP et FERRYMAN pour se reposer et retomber dans le bateau demain. On respire un peu... l'enthousiasme en sera renouvelé.


mardi 30 juin 2009

Fantasia 2007 - Jour 12

Une autre grosse journée remplie d'émotions et d'enthousiasme avec la projection du dernier film de Jean Rollin, LA NUIT DES HORLOGES (2007) et du plus récent de Larry Fessenden, en sa présence, THE LAST WINTER (2007). Pour LA NUIT DES HORLOGES, passez par ici pour faire la lecture de mon appréciation déjà en ligne.

Ensuite, on arrive à une autre oeuvre que j'attendais grandement: THE LAST WINTER. Tout le monde me connaissant a entendu parler de Larry Fessenden, qu'ils le veulent ou non, vu mon affection pour son cinéma. Il va donc sans dire que de pouvoir découvrir son nouveau projet est loin d'être déplaisant. Avec ce nouvel opus, on se retrouve, comme dans tous ses films, dans une ambiance particulière avec un climat d'incertitudes constamment présent qui s'intensifie avec la durée du film. Cette fois-ci, nous avons droit à une exploration en longueurs avec des répétitions maîtrisées et voulues, créant l'effet de routine des personnages avec leurs habitudes et attitudes entre eux, présentant le groupe dans leur milieu hivernal tranquillement et efficacement. La tension monte et le tout explose. Fessenden réussi à effrayer en apportant des idées réalistes et terrifiantes, mêlant une fois de plus le fantastique avec le réel, rendant la distinction moins évidente, augmentant le niveau d'effroi. Il ne s'agit pas là de son meilleur, selon moi, mais il crée une fois de plus un cinéma différent, intelligent et propre à lui.


Fantasia 2007 - Jour 11

Une occasion incroyable: une rencontre intime avec Jean Rollin pendant la journée, en plus d'une projection sur grand écran d'un de ses premiers films: LE FRISSON DES VAMPIRES (1971) !

Un film au visuel toujours impressionnant et encore plus magnifique à découvrir sur le grand écran. C'en est hypnotique à visionner avec cette superbe copie 35mm (la copie personnelle de Rollin) au son en fabuleux état également. Toute une expérience à vivre depuis le temps que je rêvais de voir un film au cinéma de cet auteur génial qu'est Jean Rollin, un homme que j'admire particulièrement.

Jean Rollin sur le tournage du « Frisson des vampires »

En plus, nous avions l'honneur d'avoir avec nous l'artiste lui-même avec qui j'ai eu la chance d'échanger avant le film, pour ensuite souper avec lui. Le lendemain, il consacra à un ami et moi-même beaucoup de son temps pour une entrevue. Aimable, chaleureux et généreux, j'en suis encore émerveillé en repensant aux moments passés avec lui. Quiconque l'ayant entendu parler de ce qu'il aime sait qu'il est un conteur rempli de vie et d'humour. C'était une joie de pouvoir converser avec lui, même si ma gêne l'emporta grandement la majorité du temps. On remarque également qu'il est toujours aussi sensible aux réactions des gens envers ses oeuvres, tout comme un jeune débutant.

Après toutes ces émotions, j'ai opté de laisser tomber le projet d'aller voir THE BACKWOODS pour aller terminer la soirée avec une Guinness en main, accompagné de bons amis cinéphiles.

lundi 29 juin 2009

Fantasia 2007 - Jour 10

La Thaïlande démarre la journée avec 13 BELOVED (2006, Chukiat Sakveerakul) [maintenant retitré 13: GAME OF DEATH], un film prometteur mais décevant. On s'attendait à plus de ce projet et on se retrouve plutôt avec un ramassis de clichés entremêlés de quelques bonnes idées. On manque de couille dans ses moments sérieux en passant vers l'humour lorsque l'inconfort s'installe trop dans un film qui, pourtant, ne mise que sur l'inconfort et les situations embarassantes. Le ton en souffre, l'inégalité étant trop présente et au final, on se dit que c'est un bel essai, mais ultimement bien décevant.

Par contre, MULBERRY STREET (2006, Jim Mickle) surprend. Avec un look urbain et granuleux superbe, on prend le temps de tout établir tranquillement, créant un fond nécessaire pour tout l'enfer qui va suivre. Des personnages rapidement attachants tentent de survivre dans une folie apocalyptique qui explose sobrement. Un rythme nerveux est fort apprécié. Cependant, on termine avec une finale un peu bâclée et habituelle, voulant pousser le bouchon un peu plus loin sans malheureusement réussir. Plus mélodramatique que touchant, mais ça ne retire rien au climat angoissant d'auparavant. On note un caméo amusant de Larry Fessenden dans la folie new-yorkaise.

Et nous voilà rendu au nouveau film de Lloyd Kaufman, POULTRYGEIST: NIGHT OF THE CHICKEN DEAD (2006) annoncé comme son dernier. Troma revient donc après plusieurs années de silence, leur dernier long métrage remontant en 2000, le jouissif CITIZEN TOXIE. L'humour habituel y est tout comme la déchéance, avec violence gratuite et explosive en prime. Le message contre les corporations fait également un retour en version encore plus souligné au gros gras, mais ça demeure dans le ton exagéré du projet. Une première pour Troma: des numéros musicaux ! On part en chef avec bon nombre de ces numéros puis on se calme en fin de parcours. Pour ma part, il ne s'agit pas ici de la plus grande réussite de Kaufman, le film étant beaucoup trop long, réduisant son but premier de divertissement de mauvais goût à une lourdeur répétitive. Était-ce dû à l'heure tardive et à l'accumulation de films des derniers jours ? Faudrait voir... La répétition n'est pas aidé par son seul lieu de tournage qui finit par ennuyer malgré la caméra toujours aussi surexcitée. Surprise: absence complète de Toxie et Kabukiman. Donc, pas grand chose de neuf pour les fans de Troma, mais s'ils s'arment de patience, ils trouveront sans doute leur compte.

La prochaine fois: LE FRISSON DES VAMPIRES de Jean Rollin !

Fantasia 2007 - Jour 9

On démarre avec une vision de la fin du monde provenant d'ici, END OF THE LINE (2006) de Maurice Devereaux. On amène le tout avec un fanatisme religieux bien conçu qui ajoute un brin d'inquiétude à une ambiance réussie. La présentation horrifique et cauchemardesque des événements est superbe, malgré des dialogues souvent statiques, mais il ne faut pas bouder son plaisir. Adorant le chaos dans les films, disons que cet avènement apocalyptique m'a bien plu avec Devereaux qui bénéficie d'un plus gros budget qu'à son habitude (ou sinon, on dirait bien que si). De projet en projet, son amélioration est notable, laissant place à un cinéaste solide plutôt qu'à l'esprit fanboy qu'on retrouve souvent dans le cinéma d'horreur indépendant. Un bon divertissement duquel on va souhaiter un franc succès lors de sa sortie, question de pouvoir profiter d'un nouveau film de Devereaux plus rapidement.

On continue avec THE FOX FAMILY (2006, Lee Hyung-gon), une comédie musicale à l'humour charmant et savoureux. N'étant pas le grand fan des films musicaux, je peux affirmer que les numéros musicaux sont d'une grande réussite, sans aucun bris du côté du rythme, et demeurent inventifs sans tomber dans le mélo. On ne peut passer sous silence la présence de Park Si-yeon, sexy et craquante, s'amusant joyeusement avec ses atouts. Donc, une comédie légère surprenante qui ne perd pas de plumes en chemin, faisant passer un bon moment dans un monde délirant.

THE RAGE (2007, Robert Kurtzman) suit dans un registre complètement différent. Gore, stupide et dénué de sens, mais on ne prétendait pas le contraire non plus. On tente la vague drive-in avec tout le budget sur les effets spéciaux ce qui n'est pas surprenant, le tout étant un projet d'un spécialiste du genre (l'ancien K de KNB). On pousse un rythme énervé de peur d'ennuyer, accumuluant les scènes horrifiques sans arrêt et, budget obligeant, on se retrouve avec quelques moments fort douteux en matière de CGI. Ceci dit, ces effets fauchés ajoutent un brin de charme et de fun au projet, ne voulant rien de plus que d'en mettre le plus possible. Un divertissement abrutissant, mais amusant si on est dans le mood.

La star Erin Brown (alias Misty Mundae) a trimbalé avec elle un court métrage qui fut présenté après la projection de THE RAGE, IN THE WALL (2007) de Mike Williamson. On change de cap pour un ton sérieux et morbide avec Erin dans un court rôle où elle excelle. L'atmosphère est lourde, amenée par le récit se déroulant lors d'une canicule dans un appartement, ce qui amène bien sûr une dose de violence pour alourdir encore plus. Un court prometteur...

Prochaine fois: 13 BELOVED, MULBERRRY STREET et POULTRYGEIST: NIGHT OF THE CHICKEN DEAD.

dimanche 28 juin 2009

Fantasia 2007 - Jour 8 - Jeudi

La journée commence avec la présentation du programme de courts métrages SMALL GAUGE TRAUMA, collection que je ne rate jamais à chaque année. Cette fois, nous avons droit à neuf courts métrages tous bien différents. On se souviendra de ceux-ci: PROTOCOLE 33 (2005) de Benoît Lestang, HAPPY BIRTHDAY 2 YOU (2006) de David Alcade, THE DEMONOLOGY OF DESIRE (2007) de Rodrigo Gudiño et GARY'S TOUCH (2006) de Ken Takahashi. Malheureusement pour ce dernier, ce ne sera pas un souvenir positif malgré toutes les qualités que les programmateurs veulent lui donner.

On enchaine ensuite avec le documentaire GHOSTS OF CITÉ SOLEIL (2007, Asger Leth) ou comment se lancer dans un projet avec des couilles de la grosseur de melons d'eau. Le résultat est un portrait captivant et touchant, partageant des images et des situations qu'on aurait pu croire impossible à dénicher. L'esthétique rappelle bien évidemment CITY OF GOD avec un sujet aussi prenant que difficile.

Retour en Corée du Sud pour le troublant et malsain A BLOODY ARIA (2006, Won Shin-yeon), un film qui m'a surpris, croyant m'attaquer à un truc léger. Pas vraiment. Avec le malaise bien installé, on se retrouve rapidement dans de beaux draps. L'humour est le bienvenu de temps à autres pour amortir ce sentiment lourd qui ne disparait jamais longtemps avec les revirements de situations superbes. Malgré le lieu ouvert, on se sent tout aussi prisonnier que les personnages, étouffant dans cette situation inquiétante. Une oeuvre fabuleuse qui va sans doute se savourer encore plus à la deuxième écoute.

Prochaine fois: END OF THE LINE, THE FOX FAMILY et THE RAGE.

Fantasia 2007 - Jour 7 - Mercredi

Bientôt viendra Fantasia 2009 et depuis le temps, par de malencontreux projets ou événements, je n'ai toujours pas pu rédiger ici mes comptes-rendus des années précédentes. Voilà qui sera fait, si tout va bien, avant le départ du festival de cette année. Mes petits calepins de notes vont se faire feuilleter, tout comme la mémoire qu'il va falloir fouiller pour revenir sur ces métrages présentés il y a quelques temps déjà... Bien sûr, il s'agira de courtes critiques de visionnements vu le temps passé depuis les projections. En espérant que ça plaise à certains, je me lance avec la suite d'où on en était rendu en 2007 (!!) et si votre mémoire a besoin de rafraîchissement pour ce retour dans le passé, vous n'avez qu'à cliquer sur l'étiquette « Fantasia 2007 » à la fin du message pour vous remettre à jour dans la lecture. Allons-y !

On débute aujourd'hui par le film mexicain KM 31 (2006, Rigoberto Casteñada), une entreprise malheureusement convenue, reprenant les clichés et motifs connus du film de fantômes des dernières années. Le schéma de ce genre de métrage est, dans ce cas-ci, mal réussi et ennuie même si l'enthousiasme envers le sujet est palpable. Le tout est terriblement régulier et manque d'efficacité malgré la magnifique photographie. De reconnaître le déroulement du récit pour ces films n'est pas nécessairement un point négatif, mais lorsqu'on tombe dans un produit à numéro, ça devient bien triste. On retrouve donc quelques bonnes séquences qui se glissent ici et là, mais rien ne colle. Meilleure chance la prochaine fois...

On continue avec un Takashi Miike, BIG BANG LOVE: JUVENILE A (2006), où on se retrouve avec une mise en scène minimaliste au contenu symbolique accru. Une démarche lente où on prend le temps d'étudier tous ces éléments tout en s'amusant avec la forme. Le résultat est prenant au final, ce dont on aurait pu douter à certains moments où l'expérimental laissait présager une dénouement moins bien senti.

Un court métrage avant le film suivant: THE BULLY SOLUTION (2005, Kryshan Randel) une amusante atire irrévérencieuse et politiquement incorrect sur le « bullying » où on doit affronter le problème de plein fouet.

Ensuite, THE TRIPPER (2007, David Arquette): bof ! On retrouve quelques sous-entendus loufoques et un bon départ, mais ça se gâte rapidement. Ça sent terriblement la première mise en scène avec ses effets agaçants à la longue: eh oui, on a compris, les jeunes trippent avec du pot. Woo ! Tombons maintenant dans le montage clippé avec des effets encore plus cheaps. Dommage. On espère mieux à la prochaine journée.

mercredi 18 juillet 2007

Fantasia - Day 6 - Mardi


Départ brutal aujourd’hui avec DOG BITE DOG (2006) de Pou-Soi Cheang, film de Hong Kong boostant l’intensité au maximum, frappant durement et férocement autant sur l’écran que sur l’esprit du spectateur ébahi. Cette intensité féroce se réduit de temps à autres, particulièrement à la mi-chemin, pour revenir de plus belle par la suite. À chaque occasion qui se présente, on se dirige sans hésiter vers le brutal que ce soit une prise d’otages ou quelconque événement dangereux. Le portrait en devient lourd et malsain. Cependant quelques moments nous envoient dans le mélo comme à l’habitude dans le cinéma de Hong Kong, parfois poussant le bouchon un peu loin dans un symbolisme qui n’a pas sa place dans le chemin déjà établi par le film. Malgré cela, on n’en tient pas rigueur tellement le film frappe sauvagement et magnifiquement. Ceci n’est pas un divertissement léger.

On continue la journée avec EXTE : HAIR EXTENSIONS (2007) de Sion Sono, toujours présent pour la chose. Il s’agit ici d’un film « commercial » et plus accessible pour Sono, mais il réussi bien certainement à y ajouter sa gamme de personnages et situations loufoques et intenses comme à son habitude. Ce n’est pas son meilleur film, mais on sent son amusement à démembrer les éléments maintenant tant connu des J-Horror tout en gardant un sérieux, contrairement au ONE MISSED CALL de Takashi Miike qui prenait un ton parodique savoureux et terrifiant en même temps. Plusieurs séquences sont d’une efficacité certaine, particulièrement les flashbacks explicatifs et on déguste tranquillement ses idées originales pour revirer l’habituel en un délire Sonien.

On enchaine ensuite avec RIGHT AT YOUR DOOR (2006) de Chris Gorak, oeuvre sur les peurs et dangers en se concentrant sur quelques personages attachants avec compassion. De cette façon, on rend bien certainement la peur universelle malgré son ancrage dans les troubles américains. Le film ne perd pas une minute dès son départ pour établir rapidement la situation affolante affligeant Los Angeles : des bombes ont sauté au centre-ville et elles contiennent un gaz toxique et possiblement mortel, se propageant rapidement dans l’air. Il faut s’enfermer chez soi et dépendre des quelques infos disponibles.

Les premiers instants de folie du film ne colle pas vraiment, l’intensité n’est pas contagieuse, mais on se laisse rapidement prendre par la suite et on reste sur le qui-vive jusqu’aux dernières secondes. Une belle réussite.

Place aux prochains : KM 31, BIG BANG LOVE : JUVENILE A et THE TRIPPER.

samedi 14 juillet 2007

LA NUIT DES HORLOGES, Rollin est en ville !

Pour saluer l'arrivée de Jean Rollin en ville, je vous offre en exclusivité la critique du nouveau film de ce maître de l'onirisme. Elle paraîtra dans le prochain numéro de Contamination (avec une entrevue), publication remise à plus tard pour différentes circonstances malgré l'enthousiasme de l'équipe. Bon séjour à Montréal monsieur Rollin !!

La nuit des horloges
Fantastique. France, 2007, 92 minutes.
Un film de Jean Rollin.
Avec Ovidie, Sabine Lenoël et Françoise Blanchard.

Découvrir un film de Jean Rollin, c’est s’ouvrir à un autre monde où le fantastique est de mise, tout comme l’ouverture d’esprit. Ses images, toujours d’une beauté envoûtante, nous engouffrent pour nous permettre de pénétrer dans un univers inconnu, mais familier en même temps à quiconque connaissant son œuvre. Dans son plus récent métrage, Rollin partage encore plus ouvertement son trajet, ses inspirations et tout ce que lui tient à cœur. La nuit des horloges montre l’errance d’une jeune femme, Isabelle, suivant un parcours onirique à travers les personnages de son oncle Michel Jean, cinéaste et écrivain, un homme qu’elle n’a rencontré qu’une seule fois lors des ses dix ans. Malgré le peu de temps passé avec ce monsieur, Isabelle tente aujourd’hui de le retrouver après sa mort, en fréquentant ses univers à l’aide d’horloges et de ses créations.

Résumer un récit de Jean Rollin est un exercice futile, son cinéma n’étant possible à partager qu’en le visionnant soi-même pour savourer pleinement la poésie esthétique du visuel qui accompagne ses dialogues bien à lui. Dans ce cas-ci, le cinéaste ose pousser encore plus loin son dévoilement personnel en faisant appel à sa carrière (moins connue ici) de romancier, fusionnant toutes ses créations pour aboutir à un résultat qui tient à la fois de la conclusion et de l’ouverture vers son œuvre entière. En regardant un tel film, parsemé d’extraits de toute sa filmographie du fantastique, l’enthousiasme de découvrir, de lire, de voir et de revoir tout ce qu’il a construit avec les années devient contagieux. Des images toujours aussi magiques émanent un lyrisme qui n’est malheureusement pas partagé par tous les publics, hélas, mais qui se dévore par ceux qui sont épris de sa passion. Ovidie, ex-star du cinéma X (tout comme Brigitte Lahaie à l’époque), joue Isabelle, la jeune femme découvrant ce monde onirique. Elle n’est pas sans reproches, mais demeure malgré tout dans le ton du tableau complet. La musique toujours bienvenue de Philippe D’Aram accompagne la plupart des segments de façon enivrante. De son côté, Rollin a réussi l’exploit de ramener les acteurs originaux de ses œuvres précédentes, ajoutant un brin de nostalgie additionnel au projet. Savourer ce film est comme revisiter tout le chemin artistique du metteur en scène, une expérience hypnotisante et fabuleuse. Permettez-moi ici de le remercier pour ce partage aussi ouvert de son univers particulier au cours de toutes ces années, autant sur écran que sur papier.

Fantasia - Day 5 - Lundi

Annulation de mon visionnement de YOUR MOMMY KILLS ANIMALS, le temps manque. On se reprendra, il a été acheté pour distribution, déjà ça de bien. Alors la journée commence avec WOMAN TRANSFORMATION (2006) de Tôru Kamei, réalisateur de DOUBLE SUICIDE ELEGY que je n’ai malheureusement toujours pas vu. Cette nouvelle œuvre donne envie. On nous raconte trois histoires où différentes jeunes femmes souffrent de changements physiologiques inhabituels et dérangeants. Ces transformations augmentent le sentiment de malaise et d’isolement de nos protagonistes, les obligeant à se départir des autres qui, bien certainement, n’offrent aucune sympathie, encore moins de l’aide.

Dans le premier récit, on nous présente une jeune fille souffrant de malaise dans le cou, ayant des os de serpent… Dans le deuxième, une autre jeune femme particulièrement obsessive envers ses ongles, se retrouve à les voir pousser à une vitesse incroyable. À chaque nuit, ils poussent d’environ 3cm de plus qu’à l’habituel, ce qui devient rapidement embarassant et difficile à vivre. La coupe devient impossible tout d'abord d’un côté pratique, mais aussi vu le mal que cela apporte, étant maintenant des extensions de son corps. Dans le troisième volet, c’est le tour d’une jeune fille de souffrir de changements tranquillement, débutant par les oreilles et continuant par les yeux et la perte de cheveux.


Les trois histoires demeurent intéressantes avec la première étant la plus longue à démarrer. La deuxième reste ma préférée avec son personnage principal attachant et mieux devéloppé. L’agencement des sketchs est fabuleusement réussi. On nous présente brièvement les protagonistes des différentes histoires à travers la première partie, avant même de savoir qu’ils seront les prochaines « victimes ». Cette démarche élimine les nouveaux départs parfois agaçants des films de ce genre, notre curiosité étant déjà piquée. On clôt le film de la même façon que l’ouverture : avec une brigadière qui embrasse sa transformation, le tout sur un ton humoristique. Un bon visionnement.

La projection suivante fut HAZARD (2005) de Sion Sono. Un film que le cinéaste a tourné il y a cinq ans, mais qui a souffert de nombreux problèmes retardant sa sortie. Sono, présent pour l’occasion, affirmait être maintenant très détaché de ce projet artistiquement malgré son évident attachement personnel au résultat. Probablement qu’il se sent plus à l’aise avec le monde surréaliste et visionnaire qu’il a créé par la suite, opposant la réalité de cette œuvre urbaine et rebelle.


On se retrouve avec une étude personnages plutôt qu’un vrai récit, personnages parfois agaçants, se promenant d’un bout à l’autre comme le film. On suit l’isolement et la solitude d’un japonais décidant de partir pour New York pour enfin vivre et se découvrir. Il y fera de mauvaises rencontres, tout comme des bonnes qui le changeront à jamais, lui permettant le développement qu’il désirait tant. Le tout est tourné avec un minuscule budget, choisissant de se dérouler au New York du début des années 90 alors que la ville était encore plus dangeureuse et au moment auquel les événements partiellement réels se seraient déroulés.

On ressent le développement d’un réalisateur qui allait exceller dans la défiance des normes cinématographiques plutôt que de vouloir simplement s’attaquer à la narration et à son public de façon plus frontale. Un film de réveil, de recherche de soi pour le personnage principal, mais le lien est facilement appliquable au cinéaste lui-même.
Un petit oubli dans les journées déjà décrites: avant la projection de FLIGHT OF THE LIVING DEAD, il y avait un court métrage intitulé THE FIFTH (2007) de Ryan A. Levin. Court bien amusant où cinq amis se rencontrent pour une partie de poker. L'un d'eux étant un tueur en série (Robert E. Beckwith, l'avocat dans la série SCRUBS) trimbalant du boulot avec lui, ça n'est pas fort plaisant pour le nouveau... Hilarant.
Prochain arrêt: DOG BITE DOG, EXTE: HAIR EXTENSIONS (le nouveau Sono) et RIGHT AT YOUR DOOR.