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jeudi 9 juillet 2009

Fantasia 2008 - Jour 18

Eh bien nous y voilà: mon dernier jour au festival. Bien sûr, la santé n'étant pas de mon côté rendue à ce stade, mes notes n'existent pas pour cette journée. Voici tout de même mes visionnements de cette journée finale avec quelques commentaires de ce qu'il me reste en mémoire un an plus tard !

THE BUTCHER (2007) de Kim Jin-won. Film féroce que voilà... Une version coréenne des AUGUST UNDERGOUND à la différence que celui-ci se déroule en temps réel dans un simple lieu (une vieille boucherie rouillée dans la milieu de nul part). Le nauséeux est de la partie et le visionnement est lourd avec le lot d'efficacité qui se développe avec le concept achevé sévérement. Une vision de l'enfer des derniers moments de pauvres victimes, brisant complètement la distanciation du public, laissant croire à un journal intime tourné par les tueurs sanguinaires. Certainement pas pour tout le monde, mais le projet est une réussite morbide et dérangeante.

ALONE (2007) de Banjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom. Le nouveau film à faire frissonner du duo de réalisateurs de SHUTTER. Les frissons sont à nouveau au rendez-vous dans cette histoire de jumelles siamoises. On sursaute et on en sort satisfait.

PIG HUNT (2008) de James Isaac. Argh ! Mauvais choix de ma part pour mon dernier film à voir au festival: d'un ennui mortel. C'est gros, c'est lourd, c'est pas drôle et on s'emmerde. Désolé.

Et puis voilà le bulletin de vote pour le prix du public:

Meilleur Film Asie: NO MERCY FOR THE RUDE de Park Choel-hie.
Meilleur Film International: LET THE RIGHT ONE IN de Tomas Alfredson.
Meilleur film d'animation: -
Film le plus innovateur: HOME MOVIE de Christopher Denham.
Meilleur documentaire: -
Meilleur court métrage: SNIP de Julien Zenier.

À ma grande surprise, je m'aperçois que je n'ai vu aucun documentaire ni film d'animation. Eh ben... Et oui, j'ai mis HOME MOVIE. Le concept n'est pas innovateur, mais le traitement et l'audace l'est. Le film reçoit définitivement du 50/50, mais de mon côté, il m'a beaucoup plu. C'est ça. Et vous ?

Maintenant, c'est le temps de Fantasia 2009.

Bon Festival !

Fantasia 2008 - Jour 17

4BIA (2008) de Youngyooth Thongkonthun, Banjong Pisanthanakun, Parkpoom Wongpoom et Paween Purikitpanya.

4BIA est un film à sketchs fort réussi, chacune des quatre histoires explorant un territoire différent du genre, aidant à la variété. Le premier volet est effrayant tout en usant de la simplicité pour un dénouement frissonnant. Le deuxième est le moins réussi de la bande par sa mise en scène et son montage survoltés, bourrant le tout de gore en tapant dans le divertissement un peu niais. On tombe ensuite dans la troisième partie au ton humoristique bien traité ce qui surprend avec le rythme des blagues et des frousses qui ne perd pas un instant. Le mélange humour/horreur est parfaitement agencé, ajoutant une touche de folie rigolote dans le mix. On revient dans le sérieux avec le quatrième et dernier volet pour terminer le tout sur une histoire de fantômes dans un avion et les frissons ne se font pas étrangers. Les 3e et 4e parties sont les premiers projets accomplis séparément des créateurs de SHUTTER. Ensemble comme séparément, ils savent fabriquer une dose de terreur réjouissante.

SASORI (2008) de Joe Ma.

On enchaine ensuite avec la reprise du manga déjà fabuleusement adapté pour le cinéma en l'incarnation de la série des FEMALE PRISONER CONVICT #701. On nous plonge ici en pleine Catégorie III de Hong Kong. La coproduction avec le Japon aide à emprunter un certain visuel de ce cinéma, mais tous les mauvais points des Catégories III sont également de la partie. Les acteurs sont over-the-top, tout comme l'action et les moments sirupeux tandis que d'autres scènes sont d'une lourdeur à provoquer l'ennui. On ne sort pas gagnant de ce visionnement. Quelques bons moments parsemés ici et là, mais ces moments sont enterrés sous la nullité générale de tout le reste. Dommage, on attendait vraiment mieux de cette nouvelle mouture.

Un court métrage avant le prochain programme principal: I LOVE YOU (2008) de Tristan Versluis. Un film choc à ambiance tentativement lourde qui, malgré ses moments méchants, ne se démarque pas et ne restera pas en mémoire. On imagine l'idée intéressante, mais de la voir transposée est tout autre chose et beaucoup moins réussie que dans l'imaginaire.

C'est maintenant le tour de MIDNIGHT MEAT TRAIN (2008), le premier film tourné sur ce continent par Ryuhei Kitamura, en plus d'être une adaptation d'une nouvelle de Clive Barker. Les attentes sont énormes, beaucoup sont désireux de finalement découvrir le monde de Barker dans une adaptation adéquate. Eh bien, c'est réussi ! Un climat lourd s'installe, on ne recule pas devant le sujet morbide et violent et cette violence n'est pas timide. Il y a quelques excès de temps à autres, mais on pardonne vu le projet captivant qui va jusqu'au bout de ses idées et de son univers ce qui est rafraîchissant de nos jours. Seul hic majeur: ça sent le montage resserré trop rapidement avec un personnage perdant la tête tout à coup alors que la montée n'était nul part jusqu'à présent. Eh ben.... Bien petit bémol pour cette entrée de Kitamura sur nos contrées. On espère que les autres adaptations des BOOKS OF BLOOD vont être à la hauteur de celui-ci.

mercredi 8 juillet 2009

Fantasia 2008 - Jour 16

GOING BY THE BOOK (2007) de Ra Hee-chan.

On s'embarque dans une petite comédie coréenne légère, menée efficacement avec une bonhommie contagieuse. Les rires sont assurés mais pas aussi empilés que la bande-annonce laissait présager, bien évidemment. La fatigue revient et me fait manquer quelques moments. Maudit. On se reprendra.

SPÉCIAL MAGNUM [alias BLAZING MAGNUM] (1976) d'Alberto De Martino.

Projection mémorable que voilà ! Un film déjà vu mille fois, mais de pouvoir l'admirer sur le grand écran, c'est une occasion à ne pas manquer. On nous présente des folles bandes-annonces avant l'item principal, mettant efficacement l'ambiance dans la salle. Le film est présenté en 16mm et en LBX (woo !) en plus d'être non-censuré (double-woo !). On souhaite la sortie DVD un jour, y a pas de doute. Pour l'instant, on rigole de quelques dialogues et de la furie du tournage de l'époque, culminant avec une poursuite endiablée dans les rues et le métro de Montréal. Carole Laure, Stuart Whitman, Martin Landau et John Saxon dans le même film, en plus d'être tourné à Montréal, c'est tout de même admirable et une belle pièce d'anthologie. On en sort satisfait et enjoué, prenant le taxi avec des amis pour rentrer à la maison, ce qui ajoute à la soirée vu ce chauffeur old school à la conduite douteuse tout en prenant des chemins particuliers et inconnus faisant justement penser à un polar. Une belle fin.

Fantasia 2008 - Jour 15

THE ECHO (2008) de Yam Laranas.

Remake de SIGAW (que je n'ai pas vu) tourné par le réalisateur de l'original avec quelques changements mineurs (selon ses dires). Un résultat efficace avec de bons moments de frousse malgré leur redondance. On ne réinvente pas la roue, loin de là, mais avec une ambiance réussie et une bonne mise en place, on nous fait découvrir un divertissement d'horreur agréable.

WHO IS KK DOWNEY ? (2008) de Darren Curtis et Pat Kiely.

Film montréalais haut en couleurs, prenant comme base le cas JT Leroy, ajoutant quelques petits éléments ici et là pour rendre le tout humoristique. La mise en scène est bien présente, toujours à l'affût et fort mouvementée, donnant un divertissement avec des moments de folie et de rires fort réussis. Cependant, malgré tout ce bon vouloir et le look vachement beau, on patauge dans un récit connu parsemé de blagues vulgaires (atteignant leur cible avec brio pour la plupart) devenant redondant et longuet. L'inventivité est dans la mise en scène et les quelques blagues (avec acteurs surjouant pour un amusement additionnel), mais un scénario plus touffu n'aurait pas fait de mal. Un début de cinéastes sympathique et prometteur.

BABYSITTER WANTED (2008) de Jonas Barnes et Michael Manasseri.

Un slasher humoristique renvoyant aux classiques du genre dans son humour pince-sans-rire, mais la réussite n'est pas au rendez-vous. Après un départ amusant, on finit par s'ennuyer devant tant de conventions malgré quelques touches inventives. La fatigue s'éprend de moi, n'aidant pas à apprécier le tout, mais on ne semble pas manquer grand chose avec ce petit projet largement convenu.

Fantasia 2008 - Jour 14

RULE OF THREE (2008) d'Eric Shapiro.

Huis-clos se déroulant dans une chambre de motel à trois moments différents, on réussit le tout avec une scénario bien ficelé, aux dialogues captivants, rendant les personnages attachants tout en étant bien définis. Une réussite menée magistralement, cachant des retournements de situations frappants par leur efficacité.

FROM WITHIN (2008) de Phedon Papamichael.

Ouch ! On ne pouvait tomber plus bas après RULE OF THREE. Scénario mal foutu, interprétation douteuse, mise en scène bâclée... Une perte de temps sans aucune idée pour sauver le bateau si ce n'est qu'un départ intrigant.

Fantasia 2008 - Jour 13

Stuart Gordon est sur une envolée fabuleuse, accumulant les réussites passionnantes. Si EDMOND démontrait une nouvelle facette de Gordon au cinéma, STUCK (2007) confirme que ce niveau d'expertise n'était pas un coup de chance. Un scénario en béton, basé sur un fait divers, permet à toute l'équipe de briller dans le développement de ce récit morbide. Cette prémisse aurait pu tomber dans l'ennui, le ridicule ou la répétition mais Gordon évite tout ça et nous tient en haleine jusqu'à la dernière seconde. Un film avec des couilles qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout dans les moments les plus cruels. Gordon est un vieux de la vieille qui continue d'étonner sans compromis. Un des meilleurs du festival cette année.

Production troublée que voilà avec RED (2008, Trygve Allister Diesen & Lucky McKee), mis en scène sobrement, laissant place à Brian Cox avant tout, ce qui n'est pas un point négatif vu l'excellence de son jeu dans son personnage captivant. Un départ agressif établit le tout rapidement pour cette troisième adaptation de Jack Ketchum et le résultat est un film de vengeance intelligent et réaliste. Quelques longueurs ici et là, mais RED demeure une réussite posant des questions fortes intéressantes sur l'humanité. J'ignore les détails du départ de McKee pendant la production, mais c'est bien dommage de voir un autre de ses projets lui filer entre les doigts. Peut-être aurions-nous eu droit à un film encore plus réussit ? Espérons une envolée en une carrière prolifique bientôt !

Prochaine fois: RULE OF THREE et FROM WITHIN.

mardi 7 juillet 2009

Fantasia 2008 - Jour 12

L'une des belles surprises du festival, NO MERCY FOR THE RUDE (2006, Park Choel-hie) est un superbe film doté d'action, d'humour et de personnages bien developpés au récit captivant. Je m'attendais à une simple comédie d'action où les situations rocambolesques s'empilent, mais on nous sert beaucoup plus ici. On est charmé par la magnifique performance de Shin Hae-kyun en tueur à gages muet, tenant le film sur ses épaules sans broncher et sans jamais tomber dans la caricature ou la facilité. Une bonne mise en scène et une direction photo toujours maîtrisé terminent de nous combler fabuleusement. À voir.

GANGSTER VIP (1968) de Toshio Masuda.

Un autre savoureux long métrage de la collection Nikkatsu Action qui donne encore plus envie d'en voir des tonnes. Magnifiquement tourné et garnit de longues séquences d'action sans musique qui viennent rafraîchir le portrait du festival. Le charisme de Tetsuya Watari nous conquit dès les premières images pour s'aventurer avec lui dans la jungle du monde des yakuzas. Avec un superbe 'scope en couleurs, on en profite pour déguster cette pièce de cinéma trop rare et qu'on ne reverra malheureusement pas de sitôt. En effet, la Nikkatsu vend les droits seulement avec les cinq autres films de la série. Armons-nous de patience et espérons qu'ils sortent tous, surtout si la qualité est aussi géniale que ce premier opus aux passages foudroyants.

Prochaine fois: STUCK et RED.

Fantasia 2008 - Jour 11

BE A MAN ! SAMURAI SCHOOL (2008), première mise en scène de Tak Sakaguchi (VERSUS) : une adaptation de manga haute en humour. On s'amuse malgré les faiblesses redondantes du métrage mais on ne s'en souviendra pas bien longtemps. Et pour Sakaguchi, c'est surprenant à quel point les chorégraphies tombent à plat, peut-être vu le lot de boulot qu'il s'est donné ou tout simplement le ton humoristique qui demande moins d'effort ? Enfin, certainement pas un morceau indispensable, mais Sakaguchi, par contre, est charmant et sympathique en personne.

THE DETECTIVE (2007) d'Oxide Pang.

Les frères Pang reviennent en force avec ce thriller teinté d'humour, partageant le look visuel superbe auquel les frèrots nous ont habitué. Aaron Kwok offre une performance digne de nom en tant que détective aux nombreuses failles mais tenant à toujours aller jusqu'au bout malgré les embûches qui s'empilent. L'ambiance est soutenue dans cet opus avec seulement l'un des Pang aux rennes: Oxide (superbe AB-NORMAL BEAUTY). On nous tient en haleine jusqu'au dernier moment où des révélations nous surprennent, haussant le film à un niveau supérieur. Un des meilleurs Pang.

TRAILER PARK OF TERROR (2008) de Steven Goldmann.

On démarre bien ici, mais on s'embourbe dans cette adaptation de bd fort douteuse, voulant rappeller les EC comics. Les influences sortent de partout (particulièrement Rob Zombie, autant cinématographiquement que musicalement) et ennuient aux limites du possible. Un vrai navet à éviter tellement c'est souffrant.

Prochaine fois: NO MERCY FOR THE RUDE et GANGSTER VIP.

Fantasia 2008 - Jour 10

CHANBARA BEAUTY (2008) de Yôhei Fukuda.

Dans la veine d'un MACHINE GIRL (les dames vengeresses faisant un retour féroce au festival cette année), nous voilà avec l'adaptation d'un jeu vidéo à l'héroïne fort sexy combattant des zombies dans un monde post-nuke, à la recherche de son ennemie jurée. On est en plein milieu d'un divertissement qui ne cherche rien d'autre qu'à faire passer le temps et ça réussit sans trop de problème, malgré des longueurs après ses folies de départ. Rien de bien inventif ici, renvoyant au jeu vidéo le plus souvent possible, en particulier lors des combats à l'aide de sabres magiquement puissants. Moins amusant et moins abouti que MACHINE GIRL, mais ça fait la job si on n'est pas trop demandant.

ALL THE BOYS LOVE MANDY LANE (2006) de Jonathan Levine.

Slasher hybride mélangeant efficacement l'esthétique des années 70, les notions du golden age des slashers des années 80 en plus d'une touche plus récente. Cet heureux mix apporte une certaine fraîcheur dans le genre avec un style plus travaillé et de bons acteurs. Les meurtres sont particulièrement réjouissants par leur simplicité et leur originalité, frappant là où ça fait mal. Les révélations finales sont au niveau de la qualité du métrage, ajoutant un contexte satisfaisant et bien plus lourd que prévu, permettant de démarquer d'autant plus ce slasher bien mis à jour. Ça fait chaud au coeur d'en voir un bon comme ça.

SHAMO (2007) de Pou-Soi Cheang.

Pou-Soi Cheang nous ayant tabassé sauvagement avec son DOG BITE DOG, on attendait son nouveau de pied ferme. Sa mise en scène et sa photo léchée y est toujours, ainsi qu'une certaine brutalité, mais on ne sort pas convaincu de la salle, le film accumulant les répétitions de scènes similaires dans le ring. Loin du navet, mais on espérait plus de ce metteur en scène talentueux d'autant plus que l'on tournait autour d'un tournoi de combats dans ce cas-ci.

TOKYO GORE POLICE (2008) de Yoshihiro Nishimura.

Nouvelle production de Fever Dreams (ayant donné MACHINE GIRL la dernière fois) et pour ce qui est du délire, ils ont tapé dans le mille. Nishimura étant un collaborateur à différents niveaux sur plusieurs projets déments (SUICIDE CLUB, EXTE, MEATBALL MACHINE), les attentes étaient grandes tout en redoutant que ce ne soit que du gore et de la folie sans aucune substance. Heureusement, ce n'est pas le cas. On ouvre avec une séquence sanguinolente à souhait et le film ne ralentit aucunement par la suite. Des idées folles, il y en a et c'en est réjouissant en plus de fausses pubs pince-sans-rire à la ROBOCOP et STARSHIP TROOPERS, touchant le bobo là où ça fait mal. Aucun tabou ne semble faire frémir le réalisateur et son équipe, poussant le bouchon bien loin et parsemant son film de développements ici et là lorsque la fumée s'évapore. La présence charismatique d'Eihi Shiina (AUDITION) aide grandement au film en ancrant bien son personnage froid, mais attachant. Le résultat demeure un peu longuet (pas loin de deux heures), mais on oublie rapidement ce point négatif en se remémorant tout ce dont on a pu se mettre sous la dent. Dément.

Fantasia 2008 - Jour 9

A COLT IS MY PASSPORT (1967) de Takashi Nomura.

Superbe morceau de cinéma des années 60 en magnifique noir et blanc, demeurant cool et simpliste dans son approche. On se laisse bercer par la mise en scène captivante, tout comme le charisme de Jo Shishido et la fabuleuse bande sonore. À voir pour les amateurs ! [Ce film va paraître prochainement dans le coffret Eclipse intitulé Nikkatsu Noir de Criterion]

X-CROSS (2007) de Kenta Fukasaku.

Kenta Fukasaku, fils du célèbre et talentueux Kinji Fukasaku, ne possède pas toutes les forces du paternel, ça c'est évident. N'ayant pas apprécié son YO-YO GIRL COP (2006) malgré sa prémisse amusante et fort divertissante, tout en remettant depuis toujours le visionnement de BATTLE ROYALE 2 (sa mauvaise réputation faisant peur) à plus tard, difficile d'arriver à un enthousiasme pour ce nouvel opus. Bah, c'est préférable de la sorte de toute façon: aucune attente, peut-être une surprise. Malgré tout cela, on plonge dans un fort mauvais film dès le départ, croyant qu'une bonne mise en scène est synonyme de ralentis et de plans inutiles et mal foutus en CGI. Plus on avance, plus on s'enfonce dans la médiocrité puis tout à coup, notre Fukasaku semble prendre plaisir à son délire et se lance dans l'absurditié la plus folle, la plus divertissante et la plus marrante. Au final, on s'amuse et on découvre un metteur en scène capable de faire du bon cinéma à popcorn, mais seulement en partie pour le moment. On doit encore tolérer de la grande médiocrité et de longs moments provoquant le désir de sauter à la conclusion pour en finir. A-t-il trouvé sa voie à mi-chemin ? Est-il tombé sur de l'inspiration ? A-t-il réalisé la médiocrité du départ et voulu se reprendre en foutant un bordel divertissant et absurde ? Qui sait... Peut-être était-ce un jeu tout le long...

BAD BIOLOGY (2008), le grand retour tant attendu de Frank Henenlotter derrière la caméra ! Wow ! On ne croyait plus la chose possible. Est-ce une réussite ? Un joyau-surprise dans l'univers cinématographique d'aujourd'hui ? Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas. On reconnait l'humour déjanté du bonhomme et on démarre le film en chef, mais le tout s'essoufle rapidement. Le plus triste étant qu'on nous présente tout de même de bonnes idées pendant la durée complète du film mais Henenlotter étire la sauce comme pas possible avec chacune d'elle pour les rendre sans vie et ennuyeuses. Un bon boulot de montage sévère donnerait sans doute un meilleur souffle au résultat qui n'est déjà pas très long et nous ferait passer un moment splendide avec cet auteur trash vénéré au lieu de se retrouver au beau milieu d'un Troma sans rythme. Dommage, l'enthousiasme y est mais on espère mieux pour le prochain...

lundi 6 juillet 2009

Fantasia 2008 - Jour 8

On se lance dans le programme de courts métrages SMALL GAUGE TRAUMA, toujours parsémé d'oeuvres intéressantes. Voyons la cuvée de cette année...

THE FLOWER (2007, Dale Hayward), un départ rough avec un humour méchamment noir, rappellant les HAPPY TREE FRIENDS. PRETTY LITTLE THING (2007, Fernando Fidel Urdapilleta Jimenez) est un amusant mélange de fantaisie et de réalité difficile prenant un tournant drastique sans la méchanceté de la première partie pour sa conclusion. I LOVE SARAH JANE (2008, Spencer Susser) est un film à zombies sérieux qui mérite l'intérêt, explorant davantage la notion du bullying à travers son monde fantaisiste apocalyptique que de ses lentes créatures pourrissantes. HARDCORE (2008, Alberto Viavattene) est très court et amusant, jouant sur les préconceptions du public. Le film est encore plus drôle cette fois vu son emplacement dans la collection qui nous faisait présager quelque chose de bien mauvais goût où on irait trop loin. Merci d'être autre chose. ELECTRIC FENCE (2007, Matt O'Mahoney) est un court métrage féroce traitant de la pédophilie de façon drastique puis humoristique ce qui ajouta à l'inconfort et au malaise plutôt lourd dans la salle. Sans doute vu le tabou de la chose, mais le propos rendait le projet véritablement douteux avec une finale extrême qu'on oublie pas non plus. Aïe ! On enchaine avec un EEL GIRL (2008, Paul Campion) magnifiquement photographié à la touche d'humour rigolote comme finale, ce qui nous laisse avec un bon petit court bien réussi. 1000 YEAR SLEEP (2007, Adam Wingard) est un court sombre, terminant sur une note humoristique à l'encontre du projet. Bof. LIMONCELLO (2007, Jorge Dorado, Luis Alejandro Berdejo & Borja Cobeaga) entasse trois histoires bien menées par divers metteurs en scène. Un bon moment dans le Far West, le troisième récit étant particulièrement charmant. TRANSREXIA (2008, Aurelio Voltaire) est un court en stop-motion rudimentaire qui se visionne en le temps de le dire. Bof.

SNIP (2008) de Julien Zenier poursuit le programme et tape durement. Un magnifique court métrage extrême qui pourrait être pris comme du simple gore dégoûtant sans but, mais sa remarquable introduction tout comme son ambiance et sa photographie indiquent tout autre. C'est avec son arrivée que nous avons un silence imposant dans la salle, l'inconfort prenant place. Une oeuvre qui frappe et qui ne laisse aucune chance à son audience, rabattue aux limites de la tolérance. Le meilleur du lot avec un contenu qui résonne longuement...

On continue la journée avec HOME MOVIE (2008) de Christopher Denham. Eh oui, un autre film utilisant le concept de la caméra active dans le récit avec les personnages interagissant avec elle, contrôlant ce que l'on voit et ce que le film devient. Cela peut en éloigner plus d'un, mais on se retrouve ici avec une oeuvre férocement efficace et l'un de ceux utilisant le mieux le concept, poussant l'intensité à son maximum. HOME MOVIE est intéressant, captivant, amusant, terrifiant et fabuleusement conçu. Sans rien dire à son sujet, on se retrouve avec l'un des meilleurs films du festival, il n'y a pas de doute. Une bonne claque frisonnante.

Fantasia 2008 - Jour 7

On débute les séances avec un petit court métrage animé, LOOKING GLASS (2008, Erik Rosenlund), pourvu d'une bonne ambiance et d'un superbe style sombre. Une belle réussite toute simple qui enchante.

EPITAPH (2007) de Jeong Beom-sik et Jeong Sik.

Oeuvre à plusieurs histoires, tous se déroulant au même moment et tournant autour d'un hôpital dans les années 50. De beaux visuels et quelques frousses bien efficaces avec la deuxième histoire se trouvant la plus réussie du lot, tout en étant la plus courte. Un bon départ pour les frères Jeong.

THE OBJECTIVE (2008) de Daniel Myrick.

Ouais, bon, en voilà un qui se plante royalement. On espérait de bonnes choses avec ce bon départ aidant à croire en une idée bien menée, mais on s'aperçoit rapidement qu'on tourne en rond avec des clichés lourds comme c'est pas permis. L'élément fantastique arrivant sur le tard n'apporte malheureusement pas de substance malgré quelques bons moments de suspense. Aucun parti n'est pris dans ce qui se voulait une allégorie, comme le démontre encore plus lourdement les derniers plans tombant dans une philosophie bon enfant. Myrick recule devant le peu d'audace de son projet et à travers le tout, on s'aperçoit que tous les éléments de la BLAIR WITCH sont encore présents, resservi de façon similaire et moins efficace. Dommage. Passez votre tour.

Prochaine fois: SMALL GAUGE TRAUMA et HOME MOVIE.

Fantasia 2008 - Jour 6

WIDE AWAKE (2007) de Kyoo-man Lee.

Un thriller tournant autour d'un sujet passionnant et terrifiant: l'éveil de l'esprit lors d'une opération chirurgicale avec le lot de douleurs qui s'ensuit, sans pouvoir faire quoi que ce soit. On a donc droit à un départ fracassant, suivi de scènes haletantes avec un mystère adéquat. On tarabiscote une finale complexe au niveau des personnages avec revirement sur revirement comme s'en est maintenant pratiquemment coutume dans une bonne partie de films coréens. En fin de parcours, on se retrouve en présence d'un suspense honnête qui fait le boulot.

Avec MAD DETECTIVE (2007) de Johnnie To, on nous offre une ouverture magnifique avec une présentation démente d'un personnage particulier interprété avec brio par Lau Ching-wan. Un détective fou, c'est sans aucun doute. On est conquis dès ces premières minutes remplies d'humour noir pince-sans-rire savoureux où l'on découvre un aperçu de ce qui nous attend. Une mise en scène superbe, une direction photo toujours aussi sublime avec les teintes qu'on connait du cinéma urbain de HK et des images à rendre jaloux. Lau Ching-wan est magnifique dans le rôle titre, tomber dans l'absurde et le ridicule aurait été un désastre, ce qu'il évite aisément. Le scénario est construit autour d'un concept de personnalités multiples, mêlant le tout à une histoire sordide de meurtres et de corruption. Le traitement laisse pantois tellement il en est captivant. Un bon Milky Way qui laisse des traces.

Prochaine fois: EPITAPH et THE OBJECTIVE.

dimanche 5 juillet 2009

Fantasia 2008 - Jour 5

On débute avec TIMECRIMES (2007) de Nacho Vigalondo, un divertissement haletant avec de bons revirements. Dans ce type de films, on voit l'accomplissement réussi magnifiquement, embarquant pour la montagne russe pendant la durée complète, mais le tout disparaissant aisément quelques heures après le retour en dehors de la salle de projection. La première partie du film demeure longuette, établissant sa structure logiquement pour mieux situer le public vu la suite un peu folle, mais on n'en tient pas trop rigueur quand le divertissement est aussi prenant.

C'est ensuite le tour de SPARROW (2008) de Johnnie To. To nous revient avec sa forte mise en scène, cette fois-ci s'amusant avec un récit simplet et léger dans le milieu des pickpockets. On passe un bon moment sans problème, nous retrouvant dans un projet qui ne veut qu'amuser. Un divertissement familial toujours magnifiquement photographié, l'habituel de la Milky Way, avec une finale mémorable sous la pluie. Rien de transcendant, mais on n'en prétendait pas tant.

Prochaine fois: WIDE AWAKE et MAD DETECTIVE.

Fantasia 2008 - Jour 4

LET THE RIGHT ONE IN (2008) de Tomas Alfredson.

Le meilleur du festival jusqu'à présent, une magnifique réinterprétation du vampirisme au cinéma. Basé sur un bestseller de John Ajvide Lindqvist, le projet pouvait pencher d'un côté ou de l'autre de la balance et bien heureusement pour nous, il demeure en équilibre parfaitement pour nous présenter une oeuvre cinématographique formidable. La mise en scène demeure sobre, précise et travaillée, le paysage suédois hivernal et froid ajoutant une beauté magique et fantastique dans ce drame réaliste aux touches de fantaisies bien menées. Les interprètes sont tous parfaits, au ton juste, le tout étant d'autant plus remarquable vu le jeune âge de la majorité des acteurs. Une ambiance fabuleuse se dégage et demeure prenante jusqu'au dernier moment. On parsème le récit de touches d'humour noir rendant l'oeuvre encore plus déchirante le temps venu. Majestueux, magnifique et mené de mains de maître, il sera difficile de déplacer ce film du rang de la première place du festival cette année.

Prochaine fois: TIMECRIMES et SPARROW.

Fantasia 2008 - Jour 3

BEFORE THE FALL (2008, F. Javier Gutiérrez). Après un départ bien mené: ouf ! Notre protagoniste est antipathique à souhait et malgré les beaux visuels désertiques et les bonnes idées, le mélange ne prend jamais. Le film se transforme rapidement en un projet sans intérêt où l'on partage un petit quotidien de gens « détestables » pour ensuite bifurquer vers un film de tueur en série pompeux avec musique dans le ton à l'appui. On ose tout de même la note avec ce tueur qui recherche pour victimes que des enfants. Au final, on en sort las et désolé du manque de contenu et d'ambiance, ce qui enterre tout ce qu'il y avait de bien.

On démarre la projection de MOTHER OF TEARS avec un court métrage: THE DIRT (2008, Claudio Simonetti & Simona Simonetti), un présage à la Troisième Mère ? D'une nullité ahurissante ! Avec un look softporn des années 80, les Simonetti nous démontre ce qu'est un mauvais film et ce, musique inappropriée à l'appui. Sans intérêt.

Et voilà, c'est le temps de MOTHER OF TEARS (2007) de Dario Argento. La journée continue donc de plus belle dans la cruauté cinématographique avec ce nouvel opus d'Argento, en plus d'être la conclusion tant attendue de sa trilogie des trois mères. Avec un départ d'une bouffonnerie et d'une stupidité inégalées, on nous présente un incroyable nanar décevant d'un bout à l'autre. Plus amusant, dans le mauvais sens, que CARD PLAYER, mais nous voilà encore avec une abomination. Asia Argento fait ce qu'elle peut avec le matériel et surjoue incroyablement lorsque demandé, ça en est dément. L'apparition de sa môman, Daria Nicolodi, est également d'un ridicule assommant, c'est à se demander à quoi notre faiseur de cauchemars technicolor pensait. Les références à ses oeuvres précédentes tombent à plat, voulant possiblement recréer l'ambiance d'antan ou faire une juxtaposition des séquences efficaces. Non, ça ne colle pas. Le plan final, sans rien divulguer, rigole de toute la chose, poussant l'imbécilité à son comble. On pourrait croire que notre italien chéri voulait rire des fans demandant ce dernier volet depuis si longtemps, mais rendu à ce point, même l'angle parodique ne marche pas. Ouch Dario, ouch ! Comment aller plus loin ? J'espère ne pas trouver la réponse avec son prochain film...

Prochaine fois: LET THE RIGHT ONE IN.

samedi 4 juillet 2009

Fantasia 2008 - Jour 2

Film intimiste et poétique, WHO'S THAT KNOCKING AT MY DOOR ? (2007, Yang Hea-hoon) tourne autour du bullying avec une intensité rare. Lent et déchirant, le film prend le temps de tout établir avant de nous lancer dans le dénouement tortueux de son récit troublant. On ne sort pas indemne de la projection, l'ambiance s'attachant sévèrement au spectateur tentant de se remettre de l'émotion vécue.

On entame le programme suivant avec un court métrage: DESMOND COY (2008, James Wilkes). Petit film simplet, sans grande ambition qui provient visiblement d'un débutant voulant souligner aux gros traits tout ce qui s'y produit. Notre protagoniste passe un mauvais quart d'heure, le public ne souffre pas autant vu la courte durée mais on ne sort pas impressionné du résultat et ce n'est pas dû aux détails manquants du récit, plutôt sa redondance en si peu de temps. Bof...

Film tant parlé depuis un bail, toujours en positif et comme étant d'une des oeuvres les plus terrifiantes des derniers temps, ce [REC] (2007, Jaume Balaguero & Paco Plaza) vaut le déplacement et sa réputation s'avère véridique. Il s'agit là d'un projet de plus dans la lignée des films « en direct » où la caméra fait partie de l'action et tourne absolument tout d'un désastre inattendu. Cependant, tant que le format présentera des projets aussi intéressants que celui-ci, on ne peut s'en fatiguer complètement. La mise en scène est géniale et autant devant que derrière la caméra, on excelle avec de longs plans complexes magnifiquement réussis. Le climat de tension grimpant avec chaque minute, les issues étant de moins en moins évidentes, nos pauvres protagonistes ne savent plus où donner de la tête. Au niveau de l'effroi, c'est une une montée constante où la terreur se pointe dans les derniers instants avec une intensité féroce et exemplaire. Si on veut chipoter, on pourrait critiquer certaines longueurs et redondances, mais on ne peut nier l'efficacité.

Fantasia 2008 - Jour 1

Eh oui, on continue le décompte vers l'édition 2009 avec l'édition 2008 en écrits, en espérant en intéresser plus d'un et que le temps permette de terminer la rédaction avant le départ de la nouvelle édition ! Allons-y...

On démarre tranquillement cette édition 2008 de Fantasia avec un seul film: SUKIYAKI WESTERN DJANGO (2007) de Takashi Miike. Avec cet opus, ça sent la commande pour un Miike rebelle ne voulant pas obéir aux contraintes. On voit son amusement dans le genre, ses références nombreuses sans être trop lourdes et son grand sens de l'humour. Il connait les clichés et le fonctionnement d'un western, nous le laissant savoir, tout en préférant bifurquer vers ce qui l'intéresse le plus ou tout simplement en lançant le tout dans la parodie. Merci bien aux sous-titres parce que le tournage phonétiquement anglais laissait plusieurs dialogues incompréhensibles et le public fort confus. Un Miike qui se laisse regarder sans problème, mais qui demeure loin de ses meilleures créations.