David Fincher et son ZODIAC. L'avez-vous vu ? Si la réponse est dans la négative, courez le voir (oui, oui) ! Je suis repris d'enthousiasme pour le film en le revoyant cette semaine dans la version du réalisateur qui, à vrai dire, ne comporte pas d'énormes changements, mais raffine plutôt un film inoubliable et maîtrisé. Si vous désirez connaître les quelques différences entre les versions, cliquez ici (il y a des spoilers). Je n'ai pas encore eu la chance de parcourir les nombreux documentaires sur le sujet accompagnant cette version du film en DVD, mais pour une fois, j'ai une grand envie de découvrir ces suppléments qui ne sont pas que des archives promotionnelles ennuyantes. Ce qui me rappelle que je n'ai pas encore fait le tour de la récente ré-édition de BLADE RUNNER, elle aussi étant garnie d'extras intéressants. Bah, le temps file....
J'ai cependant remis la main sur une bonne vieille VHS cachant sous son plastique THE ZODIAK KILLER (oui, avec un K le Zodiac dans ce cas, ho ho. KK). Datant de 1971 (de Tom Hanson), ce film torché rapidement laisse un drôle de goût en bouche, étant tourné si peu de temps après les événements. Bien sûr, c'est mal joué, mal foutu et digne du cinéma d'exploitation, mais son mandat premier se veut un avertissement pour les gens de l'époque. Bravo. On tente de foutre la paranïoa dans la ville avec un dude portant une perruque ridicule et un nez en plastique ! Le tout débute avec une note de Paul Avery (joué par Robert Downey, Jr. dans la version de Fincher), journaliste du San Francisco Chronicle, ayant également agit comme consultant pour le film. Son mot de bienvenue vaut son pesant d'or... Le voici:
« The motion picture you are about to see was conceived in June 1970. Its goal is not to win commerical awards but to create an " awareness of a present danger". Zodiac is based on actual facts. If some of the scenes, dialogue, and letters seem strange and unreal, remember - they happened. My life was threatened on Oct. 28, 1970 by Zodiac. His victims have received no warnings. They were unsuspecting people like you ---
Paul Avery, Reporter
San Francisco Chronicle »
Au cours du récit simplet, on nous montre le repère du Zodiac ressemblant étrangement à celui de Fuad Ramses dans BLOOD FEAST de Herschell Gordon Lewis. Dans le coin secret de notre postier-tueur beau bonhomme, de magnifiques draps rouges arpentent les murs avec des chandelles un peu partout et lui de faire des incantations sataniques vêtu d'une tunique noire. Ouais, bon, pour les faits précis, on repassera bien sûr... Sa présentation est d'ailleurs fabuleuse: on voit une jeune dame heureuse marchant sur le trottoir lors d'un après-midi ensoleillé, disant de jolis bonjours à des enfants. Tout à coup, marchant en sens contraire, notre perruqué au nez en plastique lui saute dessus pour la poignarder. Bam... Bam... Bam... Le sang coule et fait la croix du Zodiac dans les craques du trottoir.... Générique de début.
Dire que dans un lot similaire, j'ai deux films d'Uli Lommel trainant quelque part ici: c'est épeurant. Le traitement doit être magnifique. Un de ces deux métrages a au moins un bon élément en sa faveur: David Hess est de la partie. Déjà ça de gagné, mais vu les projets horriblement emmerdants de Lommel dans les dernières années (incluant sa série de films sur des tueurs, euh, en série commandée par Lions Gate), je crois que je vais faire appel à un ami rarement utilisé: le fast-forward. Le jour viendra.... Pour le moment je vous laisse sur un court texte, à propos du génial ZODIAC de Fincher, que j'avais écrit pour une revue lors de sa sortie au cinéma. Voilà. À bientôt !
« Cinq ans après la sortie de PANIC ROOM, David Fincher revient enfin sur le grand écran avec un nouveau projet. L’attente en valait-elle la peine ?! Aucune hésitation de ce côté : oui. Pour une fois, les attentes sont comblées avec une élégance magistrale. Fincher s’attaque au cas du Zodiac, un tueur en série ayant sévi principalement vers la fin des années 60 jusqu’au début des années 70 à San Francisco et dans ses environs. Adapté des deux bouquins à succès de Robert Graysmith, le film suit l’enquête qui dura plusieurs années, ce fameux Zodiac demeurant un tueur évasif, tout en provoquant l’œil public. En effet, il envoyait des lettres aux plus gros journaux, à la suite de ses meurtres cruels dont il décrivait les détails de sang-froid, formulant des demandes en y ajoutant des menaces et des messages codés. Graysmith bossait à l’époque à l’un de ces journaux (en tant que caricaturiste pour le San Francisco Chronicle) et il vécut donc ces événements de près. Devenu obsédé par le cas, il fouina partout pour démasquer la personne derrière ces crimes après l’abandon des policiers, et ainsi, entama sa propre enquête sur le sujet.
Fincher a pris la sage décision de privilégier une mise en scène sobre. S’il aime souvent l’excès, il laisse cette fois le récit passionnant se développer avec une brochette d’acteurs talentueux. Certains critiquent la trop longue durée du métrage, mais on ne peut nier son intensité : j’en étais rivé à mon siège pendant le déroulement complet de l’oeuvre. Il ne s’agit pas ici d’une biographie de ce tueur en série, mais plutôt du développement de l’affaire, ainsi qu’un portrait des nombreuses personnes attachantes mêlées au cas. Voilà donc un fabuleux compagnon au bijou de Spike Lee, SUMMER OF SAM, proposant de son côté les événements entourant le cas de David Berkowitz, à la fin des années 70. »
2 commentaires:
"On tente de foutre la paranïoa dans la ville avec un dude portant une perruque ridicule et un nez en plastique !" Ahaha ! Et il ne fait pas chanter des cantiques de Noël à ses victimes ?
Ma foi, ton résumé de ce film est hilarant. On a presque envie de le voir... sans doute à tort ! Et avec le repaire de Fuad Ramses en prime...
Dis-moi, quelle est, finalement, la version idéale ? La "theatrical" ou la "director's cut" ?
Hahah ! Les cantiques... Attends de voir le film en question, c'est assez sombre comme scène. Lorsque j'entend « Jingle Bells » dans le temps des fêtes, disons que ce ne sont pas de belles images qui viennent en tête ! Haha ! Même chose avec « Silent night » qui me rappelle BLACK CHRISTMAS.
Ouais, le ZODIAK KILLER ne vaut pas le coup, mais ce n'était pas une torture non plus. Pour ZODIAC de Fincher, en fait, tu peux prendre celle que tu trouves. Les différences sont quand même minimes (moins de 5 minutes) dont un moment où il y a un fond noir avec de la musque et des bouts de nouvelles pour montrer un passage de quatre ans. Quelques raccourcis aussi: on a une scène dans le DC avec les inspecteurs faisant le portrait du tueur pour avoir un mandat. Dans le « theatrical », un plan remplace la scène avec « voici le mandat ».
D'une façon ou d'une autre, c'est vraiment un film qui va grimper dans mes favoris, tout comme SUMMER OF SAM l'avait fait auparavant.
Pogne-toé ça pis tu suite !!!
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