mardi 30 juin 2009

Fantasia 2007 - Jour 12

Une autre grosse journée remplie d'émotions et d'enthousiasme avec la projection du dernier film de Jean Rollin, LA NUIT DES HORLOGES (2007) et du plus récent de Larry Fessenden, en sa présence, THE LAST WINTER (2007). Pour LA NUIT DES HORLOGES, passez par ici pour faire la lecture de mon appréciation déjà en ligne.

Ensuite, on arrive à une autre oeuvre que j'attendais grandement: THE LAST WINTER. Tout le monde me connaissant a entendu parler de Larry Fessenden, qu'ils le veulent ou non, vu mon affection pour son cinéma. Il va donc sans dire que de pouvoir découvrir son nouveau projet est loin d'être déplaisant. Avec ce nouvel opus, on se retrouve, comme dans tous ses films, dans une ambiance particulière avec un climat d'incertitudes constamment présent qui s'intensifie avec la durée du film. Cette fois-ci, nous avons droit à une exploration en longueurs avec des répétitions maîtrisées et voulues, créant l'effet de routine des personnages avec leurs habitudes et attitudes entre eux, présentant le groupe dans leur milieu hivernal tranquillement et efficacement. La tension monte et le tout explose. Fessenden réussi à effrayer en apportant des idées réalistes et terrifiantes, mêlant une fois de plus le fantastique avec le réel, rendant la distinction moins évidente, augmentant le niveau d'effroi. Il ne s'agit pas là de son meilleur, selon moi, mais il crée une fois de plus un cinéma différent, intelligent et propre à lui.


Fantasia 2007 - Jour 11

Une occasion incroyable: une rencontre intime avec Jean Rollin pendant la journée, en plus d'une projection sur grand écran d'un de ses premiers films: LE FRISSON DES VAMPIRES (1971) !

Un film au visuel toujours impressionnant et encore plus magnifique à découvrir sur le grand écran. C'en est hypnotique à visionner avec cette superbe copie 35mm (la copie personnelle de Rollin) au son en fabuleux état également. Toute une expérience à vivre depuis le temps que je rêvais de voir un film au cinéma de cet auteur génial qu'est Jean Rollin, un homme que j'admire particulièrement.

Jean Rollin sur le tournage du « Frisson des vampires »

En plus, nous avions l'honneur d'avoir avec nous l'artiste lui-même avec qui j'ai eu la chance d'échanger avant le film, pour ensuite souper avec lui. Le lendemain, il consacra à un ami et moi-même beaucoup de son temps pour une entrevue. Aimable, chaleureux et généreux, j'en suis encore émerveillé en repensant aux moments passés avec lui. Quiconque l'ayant entendu parler de ce qu'il aime sait qu'il est un conteur rempli de vie et d'humour. C'était une joie de pouvoir converser avec lui, même si ma gêne l'emporta grandement la majorité du temps. On remarque également qu'il est toujours aussi sensible aux réactions des gens envers ses oeuvres, tout comme un jeune débutant.

Après toutes ces émotions, j'ai opté de laisser tomber le projet d'aller voir THE BACKWOODS pour aller terminer la soirée avec une Guinness en main, accompagné de bons amis cinéphiles.

lundi 29 juin 2009

Fantasia 2007 - Jour 10

La Thaïlande démarre la journée avec 13 BELOVED (2006, Chukiat Sakveerakul) [maintenant retitré 13: GAME OF DEATH], un film prometteur mais décevant. On s'attendait à plus de ce projet et on se retrouve plutôt avec un ramassis de clichés entremêlés de quelques bonnes idées. On manque de couille dans ses moments sérieux en passant vers l'humour lorsque l'inconfort s'installe trop dans un film qui, pourtant, ne mise que sur l'inconfort et les situations embarassantes. Le ton en souffre, l'inégalité étant trop présente et au final, on se dit que c'est un bel essai, mais ultimement bien décevant.

Par contre, MULBERRY STREET (2006, Jim Mickle) surprend. Avec un look urbain et granuleux superbe, on prend le temps de tout établir tranquillement, créant un fond nécessaire pour tout l'enfer qui va suivre. Des personnages rapidement attachants tentent de survivre dans une folie apocalyptique qui explose sobrement. Un rythme nerveux est fort apprécié. Cependant, on termine avec une finale un peu bâclée et habituelle, voulant pousser le bouchon un peu plus loin sans malheureusement réussir. Plus mélodramatique que touchant, mais ça ne retire rien au climat angoissant d'auparavant. On note un caméo amusant de Larry Fessenden dans la folie new-yorkaise.

Et nous voilà rendu au nouveau film de Lloyd Kaufman, POULTRYGEIST: NIGHT OF THE CHICKEN DEAD (2006) annoncé comme son dernier. Troma revient donc après plusieurs années de silence, leur dernier long métrage remontant en 2000, le jouissif CITIZEN TOXIE. L'humour habituel y est tout comme la déchéance, avec violence gratuite et explosive en prime. Le message contre les corporations fait également un retour en version encore plus souligné au gros gras, mais ça demeure dans le ton exagéré du projet. Une première pour Troma: des numéros musicaux ! On part en chef avec bon nombre de ces numéros puis on se calme en fin de parcours. Pour ma part, il ne s'agit pas ici de la plus grande réussite de Kaufman, le film étant beaucoup trop long, réduisant son but premier de divertissement de mauvais goût à une lourdeur répétitive. Était-ce dû à l'heure tardive et à l'accumulation de films des derniers jours ? Faudrait voir... La répétition n'est pas aidé par son seul lieu de tournage qui finit par ennuyer malgré la caméra toujours aussi surexcitée. Surprise: absence complète de Toxie et Kabukiman. Donc, pas grand chose de neuf pour les fans de Troma, mais s'ils s'arment de patience, ils trouveront sans doute leur compte.

La prochaine fois: LE FRISSON DES VAMPIRES de Jean Rollin !

Fantasia 2007 - Jour 9

On démarre avec une vision de la fin du monde provenant d'ici, END OF THE LINE (2006) de Maurice Devereaux. On amène le tout avec un fanatisme religieux bien conçu qui ajoute un brin d'inquiétude à une ambiance réussie. La présentation horrifique et cauchemardesque des événements est superbe, malgré des dialogues souvent statiques, mais il ne faut pas bouder son plaisir. Adorant le chaos dans les films, disons que cet avènement apocalyptique m'a bien plu avec Devereaux qui bénéficie d'un plus gros budget qu'à son habitude (ou sinon, on dirait bien que si). De projet en projet, son amélioration est notable, laissant place à un cinéaste solide plutôt qu'à l'esprit fanboy qu'on retrouve souvent dans le cinéma d'horreur indépendant. Un bon divertissement duquel on va souhaiter un franc succès lors de sa sortie, question de pouvoir profiter d'un nouveau film de Devereaux plus rapidement.

On continue avec THE FOX FAMILY (2006, Lee Hyung-gon), une comédie musicale à l'humour charmant et savoureux. N'étant pas le grand fan des films musicaux, je peux affirmer que les numéros musicaux sont d'une grande réussite, sans aucun bris du côté du rythme, et demeurent inventifs sans tomber dans le mélo. On ne peut passer sous silence la présence de Park Si-yeon, sexy et craquante, s'amusant joyeusement avec ses atouts. Donc, une comédie légère surprenante qui ne perd pas de plumes en chemin, faisant passer un bon moment dans un monde délirant.

THE RAGE (2007, Robert Kurtzman) suit dans un registre complètement différent. Gore, stupide et dénué de sens, mais on ne prétendait pas le contraire non plus. On tente la vague drive-in avec tout le budget sur les effets spéciaux ce qui n'est pas surprenant, le tout étant un projet d'un spécialiste du genre (l'ancien K de KNB). On pousse un rythme énervé de peur d'ennuyer, accumuluant les scènes horrifiques sans arrêt et, budget obligeant, on se retrouve avec quelques moments fort douteux en matière de CGI. Ceci dit, ces effets fauchés ajoutent un brin de charme et de fun au projet, ne voulant rien de plus que d'en mettre le plus possible. Un divertissement abrutissant, mais amusant si on est dans le mood.

La star Erin Brown (alias Misty Mundae) a trimbalé avec elle un court métrage qui fut présenté après la projection de THE RAGE, IN THE WALL (2007) de Mike Williamson. On change de cap pour un ton sérieux et morbide avec Erin dans un court rôle où elle excelle. L'atmosphère est lourde, amenée par le récit se déroulant lors d'une canicule dans un appartement, ce qui amène bien sûr une dose de violence pour alourdir encore plus. Un court prometteur...

Prochaine fois: 13 BELOVED, MULBERRRY STREET et POULTRYGEIST: NIGHT OF THE CHICKEN DEAD.

dimanche 28 juin 2009

Fantasia 2007 - Jour 8 - Jeudi

La journée commence avec la présentation du programme de courts métrages SMALL GAUGE TRAUMA, collection que je ne rate jamais à chaque année. Cette fois, nous avons droit à neuf courts métrages tous bien différents. On se souviendra de ceux-ci: PROTOCOLE 33 (2005) de Benoît Lestang, HAPPY BIRTHDAY 2 YOU (2006) de David Alcade, THE DEMONOLOGY OF DESIRE (2007) de Rodrigo Gudiño et GARY'S TOUCH (2006) de Ken Takahashi. Malheureusement pour ce dernier, ce ne sera pas un souvenir positif malgré toutes les qualités que les programmateurs veulent lui donner.

On enchaine ensuite avec le documentaire GHOSTS OF CITÉ SOLEIL (2007, Asger Leth) ou comment se lancer dans un projet avec des couilles de la grosseur de melons d'eau. Le résultat est un portrait captivant et touchant, partageant des images et des situations qu'on aurait pu croire impossible à dénicher. L'esthétique rappelle bien évidemment CITY OF GOD avec un sujet aussi prenant que difficile.

Retour en Corée du Sud pour le troublant et malsain A BLOODY ARIA (2006, Won Shin-yeon), un film qui m'a surpris, croyant m'attaquer à un truc léger. Pas vraiment. Avec le malaise bien installé, on se retrouve rapidement dans de beaux draps. L'humour est le bienvenu de temps à autres pour amortir ce sentiment lourd qui ne disparait jamais longtemps avec les revirements de situations superbes. Malgré le lieu ouvert, on se sent tout aussi prisonnier que les personnages, étouffant dans cette situation inquiétante. Une oeuvre fabuleuse qui va sans doute se savourer encore plus à la deuxième écoute.

Prochaine fois: END OF THE LINE, THE FOX FAMILY et THE RAGE.

Fantasia 2007 - Jour 7 - Mercredi

Bientôt viendra Fantasia 2009 et depuis le temps, par de malencontreux projets ou événements, je n'ai toujours pas pu rédiger ici mes comptes-rendus des années précédentes. Voilà qui sera fait, si tout va bien, avant le départ du festival de cette année. Mes petits calepins de notes vont se faire feuilleter, tout comme la mémoire qu'il va falloir fouiller pour revenir sur ces métrages présentés il y a quelques temps déjà... Bien sûr, il s'agira de courtes critiques de visionnements vu le temps passé depuis les projections. En espérant que ça plaise à certains, je me lance avec la suite d'où on en était rendu en 2007 (!!) et si votre mémoire a besoin de rafraîchissement pour ce retour dans le passé, vous n'avez qu'à cliquer sur l'étiquette « Fantasia 2007 » à la fin du message pour vous remettre à jour dans la lecture. Allons-y !

On débute aujourd'hui par le film mexicain KM 31 (2006, Rigoberto Casteñada), une entreprise malheureusement convenue, reprenant les clichés et motifs connus du film de fantômes des dernières années. Le schéma de ce genre de métrage est, dans ce cas-ci, mal réussi et ennuie même si l'enthousiasme envers le sujet est palpable. Le tout est terriblement régulier et manque d'efficacité malgré la magnifique photographie. De reconnaître le déroulement du récit pour ces films n'est pas nécessairement un point négatif, mais lorsqu'on tombe dans un produit à numéro, ça devient bien triste. On retrouve donc quelques bonnes séquences qui se glissent ici et là, mais rien ne colle. Meilleure chance la prochaine fois...

On continue avec un Takashi Miike, BIG BANG LOVE: JUVENILE A (2006), où on se retrouve avec une mise en scène minimaliste au contenu symbolique accru. Une démarche lente où on prend le temps d'étudier tous ces éléments tout en s'amusant avec la forme. Le résultat est prenant au final, ce dont on aurait pu douter à certains moments où l'expérimental laissait présager une dénouement moins bien senti.

Un court métrage avant le film suivant: THE BULLY SOLUTION (2005, Kryshan Randel) une amusante atire irrévérencieuse et politiquement incorrect sur le « bullying » où on doit affronter le problème de plein fouet.

Ensuite, THE TRIPPER (2007, David Arquette): bof ! On retrouve quelques sous-entendus loufoques et un bon départ, mais ça se gâte rapidement. Ça sent terriblement la première mise en scène avec ses effets agaçants à la longue: eh oui, on a compris, les jeunes trippent avec du pot. Woo ! Tombons maintenant dans le montage clippé avec des effets encore plus cheaps. Dommage. On espère mieux à la prochaine journée.