Annulation de mon visionnement de YOUR MOMMY KILLS ANIMALS, le temps manque. On se reprendra, il a été acheté pour distribution, déjà ça de bien. Alors la journée commence avec WOMAN TRANSFORMATION (2006) de Tôru Kamei, réalisateur de DOUBLE SUICIDE ELEGY que je n’ai malheureusement toujours pas vu. Cette nouvelle œuvre donne envie. On nous raconte trois histoires où différentes jeunes femmes souffrent de changements physiologiques inhabituels et dérangeants. Ces transformations augmentent le sentiment de malaise et d’isolement de nos protagonistes, les obligeant à se départir des autres qui, bien certainement, n’offrent aucune sympathie, encore moins de l’aide.
Dans le premier récit, on nous présente une jeune fille souffrant de malaise dans le cou, ayant des os de serpent… Dans le deuxième, une autre jeune femme particulièrement obsessive envers ses ongles, se retrouve à les voir pousser à une vitesse incroyable. À chaque nuit, ils poussent d’environ 3cm de plus qu’à l’habituel, ce qui devient rapidement embarassant et difficile à vivre. La coupe devient impossible tout d'abord d’un côté pratique, mais aussi vu le mal que cela apporte, étant maintenant des extensions de son corps. Dans le troisième volet, c’est le tour d’une jeune fille de souffrir de changements tranquillement, débutant par les oreilles et continuant par les yeux et la perte de cheveux.
Les trois histoires demeurent intéressantes avec la première étant la plus longue à démarrer. La deuxième reste ma préférée avec son personnage principal attachant et mieux devéloppé. L’agencement des sketchs est fabuleusement réussi. On nous présente brièvement les protagonistes des différentes histoires à travers la première partie, avant même de savoir qu’ils seront les prochaines « victimes ». Cette démarche élimine les nouveaux départs parfois agaçants des films de ce genre, notre curiosité étant déjà piquée. On clôt le film de la même façon que l’ouverture : avec une brigadière qui embrasse sa transformation, le tout sur un ton humoristique. Un bon visionnement.
La projection suivante fut HAZARD (2005) de Sion Sono. Un film que le cinéaste a tourné il y a cinq ans, mais qui a souffert de nombreux problèmes retardant sa sortie. Sono, présent pour l’occasion, affirmait être maintenant très détaché de ce projet artistiquement malgré son évident attachement personnel au résultat. Probablement qu’il se sent plus à l’aise avec le monde surréaliste et visionnaire qu’il a créé par la suite, opposant la réalité de cette œuvre urbaine et rebelle.
On se retrouve avec une étude personnages plutôt qu’un vrai récit, personnages parfois agaçants, se promenant d’un bout à l’autre comme le film. On suit l’isolement et la solitude d’un japonais décidant de partir pour New York pour enfin vivre et se découvrir. Il y fera de mauvaises rencontres, tout comme des bonnes qui le changeront à jamais, lui permettant le développement qu’il désirait tant. Le tout est tourné avec un minuscule budget, choisissant de se dérouler au New York du début des années 90 alors que la ville était encore plus dangeureuse et au moment auquel les événements partiellement réels se seraient déroulés.
On ressent le développement d’un réalisateur qui allait exceller dans la défiance des normes cinématographiques plutôt que de vouloir simplement s’attaquer à la narration et à son public de façon plus frontale. Un film de réveil, de recherche de soi pour le personnage principal, mais le lien est facilement appliquable au cinéaste lui-même.
Un petit oubli dans les journées déjà décrites: avant la projection de FLIGHT OF THE LIVING DEAD, il y avait un court métrage intitulé THE FIFTH (2007) de Ryan A. Levin. Court bien amusant où cinq amis se rencontrent pour une partie de poker. L'un d'eux étant un tueur en série (Robert E. Beckwith, l'avocat dans la série SCRUBS) trimbalant du boulot avec lui, ça n'est pas fort plaisant pour le nouveau... Hilarant.
Prochain arrêt: DOG BITE DOG, EXTE: HAIR EXTENSIONS (le nouveau Sono) et RIGHT AT YOUR DOOR.