lundi 13 juillet 2009

Fantasia 2009 - Jour 4

LALAPIPO (2009) de Masayuki Miyano.

En voilà un qui ennuit et divertit à intervalles réguliers. On se retrouve avec plusieurs personnages aux récits s'entremêlant, tous tournant autour du monde de la pornographie au Japon. Quelques-unes de ces histoires sont à la fois divertissantes et intrigantes comme ce pornophile écrivain qui n'a plus de vie ni de contact humain sauf son pénis en peluche vert (!), la débutante dans le milieu et son recruteur ou cette dame mature bidouillant dans le hard. Cependant, l'ennui s'installe tout de même dans certains de ces récits pour atteindre le summum dans celui d'un superhéro moche qui ne réussit qu'à lasser. Des surprises ici et là, mais en général, nous avons droit à plus de bas que de hauts comme dans un film à sketchs où certains captivent et d'autres allongeant la durée du métrage, tout en faisant oublier le bon du projet.

On enchaine ensuite avec un court métrage avant le programme principal: THE UGLY FILE (2009, Mark Steensland). Un court correct, tentant une ambiance intrigante sans jamais vraiment réussir. On nous la joue sérieusement, mais ultimement, ça tombe dans le rire avec les révélations aussi molles que la mise en scène. Dommage.

GRACE (2008) de Paul Solet.

Une déception de plus avec cette première mise en scène de Paul Solet. Au départ, la caméra nerveuse est agressante sans aucune raison, le nouveau venu à la mise en scène ayant sans doute peur d'ennuyer son public avec la mise en place de ses éléments (un souper de famille à caméra nerveuse quelqu'un ?) malgré son vouloir d'un thriller psychologique. On laisse passer ces faiblesses en espérant l'amélioration plus on avancera, mais hélàs, l'optimisme se fait tabasser tranquillement. Le huis-clos ne fonctionne pas, les montées scénaristiques sont lourdes et les scènes avec la grand-mère sont d'un ridicule exemplaire au niveau de la caricature. En plus d'un jeu médiocre et télégraphié de Gabrielle Rose (la grand-môman bourgeoise), on pousse le bouchon avec des contre-plongées accentuant sa pseudo-autorité provoquant le rire à tout coup. Les dialogues ne viennent certainement pas à la rescousse non plus. Il est bien désolant, mais en voilà un qui déçoit jusqu'à la dernière minute.

SPARE (2008) de Lee Seong-han.

On termine la journée du côté de la Corée du sud avec un film de gangsters au ton humoristique qui, bizarrement, me donne l'impression qu'il fonctionnerait mieux regardé chez soi sur sa propre télé. Cela ne veut aucunement dire que les images ne sont pas assez cinématographiques, mais c'est le sentiment qu'on ressent en quittant la salle. Le film a un rythme particulier, laissant présager un plaisir de faire du cinéma par son metteur en scène et ce n'est pas surprenant, compte tenu qu'il a pris sept ans pour compléter le projet. Les embrouilles et trahisons entre gangsters en est le sujet avec tout le lot de confrontations et de courses que cela procure. On y ajoute une musique composée d'instruments traditionnels et en plus, des commentaires des deux musiciens de temps à autres par-dessus le film. Cette touche fonctionne parfois, quoique déstabilisante au départ, mais ce n'est pas la grande réussite. On dirait que le metteur en scène a travaillé si longtemps sur son projet qu'il en voit des points négatifs et ajoutent ces commentaires pour détruire le drame. Parce qu'en effet, lorsqu'une scène dramatique fonctionne, on désarme le tout avec les bribes humoristiques de ces commentateurs pour tenter le garder le film uniformément drôle et léger. Comme je le mentionnais, ça fonctionne parfois, mais la plupart du temps, on crée un distanciation qui n'aide en rien la projection et brise l'immersion dans le récit déjà mince mais amusant, aux scènes d'action rares et enthousiasmantes. Un divertissement intéressant et particulier, mais pas un essentiel.

Prochaine fois: BOOK OF BLOOD et THE IMMACULATE CONCEPTION OF LITTLE DIZZLE.

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